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Les résonances d’une tragédie frappent encore la ville de Fès, où la chute de deux immeubles a emporté avec elle vingt-deux vies. Ce nouvel effondrement, qui s’ajoute à d’autres incidents similaires, met en lumière une réalité alarmante : la gestion des infrastructures dans cette grande ville semble relever plus de l’improvisation que d’une planification sérieuse. Les cris de désespoir des familles touchées résonnent, nous rappelant que derrière chaque chiffre se cache une histoire, un rêve brisé, une vie éteinte.
Fès, avec son riche patrimoine culturel et son histoire millénaire, est aujourd’hui le théâtre d’une tragédie récurrente. Dans le quartier Al Moustakbal, deux immeubles de quatre étages, habités par huit familles, se sont effondrés sans crier gare. Les autorités locales, en s’empressant de sécuriser la zone, font face à un bilan qui pourrait encore s’alourdir. Les blessures physiques s’ajoutent à une souffrance émotionnelle incommensurable, mais au-delà de la douleur humaine, se pose la question cruciale de la sécurité des bâtiments. Comment peut-on accepter qu’une ville, à la croisée de l’histoire et de la modernité, néglige ainsi la sécurité de ses habitants ?
Ce qui se déroule à Fès n’est pas un événement isolé, mais plutôt un symptôme d’un mal plus profond : une culture de l’improvisation face à des infrastructures vieillissantes. Les témoignages des résidents, qui évoquent des fissures visibles depuis longtemps, révèlent une inaction préoccupante. Une vieille dame, enveloppée dans une couverture, raconte comment son fils a alerté la famille juste avant l’effondrement. Ce récit tragique souligne le manque de réponse adéquate des autorités face à des signes d’alerte évidents. À l’instar de l’effondrement d’un autre immeuble en mai, qui avait déjà coûté la vie à neuf personnes, cette répétition tragique témoigne d’une gestion défaillante.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En seulement quelques années, plusieurs effondrements dans la région ont causé la mort de nombreuses personnes. En février 2024, cinq vies ont été perdues dans un autre incident similaire. Les autorités semblent réagir seulement après les catastrophes, plutôt que de prendre des mesures préventives. Ce manque de rigueur est d’autant plus inacceptable lorsque l’on considère que des bâtiments menaçant de s’effondrer ont déjà été identifiés, comme l’immeuble de mai. Les comparaisons avec d’autres pays où la sécurité des infrastructures est une priorité révèlent un contraste frappant. Dans de nombreuses villes à travers le monde, des protocoles stricts existent pour prévenir de telles tragédies. Pourquoi Fès, une ville au potentiel immense, ne peut-elle pas suivre cet exemple ?
La répétition de ces tragédies à Fès est révélatrice d’une culture qui privilégie l’improvisation plutôt qu’une gestion rigoureuse des infrastructures. Les autorités semblent souvent dépassées par les événements, réagissant plutôt que d’anticiper. Cette approche laxiste met en péril la vie des citoyens, qui méritent de vivre dans un environnement sûr. L’absence de suivi des bâtiments, l’inaction face aux alertes et le manque d’investissement dans des infrastructures solides témoignent d’un système qui échoue à protéger ses habitants. Les habitants de Fès ne devraient pas vivre dans la peur de voir leur maison s’écrouler.
Les statistiques sont alarmantes. Selon des études récentes, près de 30 % des bâtiments dans certaines zones de Fès présentent des signes de dégradation avancée. La situation nécessite une réponse urgente, tant des autorités locales que nationales. Des exemples de villes ayant réussi à améliorer leur sécurité, comme Istanbul ou Tokyo, montrent qu’il est possible d’agir efficacement. Ces villes ont mis en place des réglementations strictes et des inspections régulières pour garantir la sécurité des infrastructures. Pourquoi Fès ne pourrait-elle pas s’inspirer de ces modèles ?
Les récentes tragédies à Fès ne sont pas seulement des chiffres sur un tableau, mais des vies perdues, des familles dévastées, des rêves anéantis. La culture de l’improvisation dans la gestion des infrastructures doit cesser. Les habitants de Fès méritent une ville où leur sécurité est une priorité, pas une option. Les cris de désespoir doivent être entendus, et il est impératif que des actions concrètes soient entreprises pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. Le temps de l’improvisation est révolu ; il est temps d’agir avec sérieux et détermination.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Tapha Diop.
Mis en ligne : 27/12/2025
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