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L’implantation percutanée de valve aortique, une avancée médicale prometteuse, vient de faire son apparition à Dakar. Pourtant, derrière cette lueur d’espoir se cache une réalité sombre : les coûts prohibitifs de cette opération excluent la majorité des Sénégalais de cette innovation. Alors que le Sénégal fait un pas en avant dans le domaine de la santé, il est crucial de se demander qui pourra réellement en bénéficier.
Dans un pays où le système de santé est déjà sous pression, cette nouvelle technique chirurgicale, qui permet d’éviter une opération à cœur ouvert, est saluée comme une révolution. Cependant, cette avancée est entachée par une réalité économique préoccupante. Avec un coût avoisinant 10 millions de francs CFA, soit l’équivalent de plusieurs mois de salaire pour de nombreuses familles, l’accès à ce traitement devient un luxe inaccessible pour la majorité de la population. Ce paradoxe soulève des questions sur l’équité en matière de soins de santé au Sénégal.
Analyser cette situation nécessite de prendre en compte plusieurs éléments clés. D’une part, le taux de dysfonctionnement de la valve aortique chez les personnes âgées est alarmant, atteignant près de 5 % des plus de 60 ans. D’autre part, l’absence de solutions accessibles pour ces patients fragilise encore davantage notre système de santé. En effet, les deux premiers patients à bénéficier de cette intervention étaient âgés de 82 et 70 ans, des âges où les ressources financières sont souvent limitées. La question qui se pose alors est celle de l’égalité d’accès à des soins de qualité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon des études récentes, la majorité des Sénégalais vivent avec moins de 1,5 dollar par jour. Dans ce contexte, le prix de l’implantation percutanée de valve aortique apparaît comme un véritable obstacle. De plus, les comparaisons avec d’autres pays où ces procédures sont plus accessibles, comme en Afrique du Sud, mettent en lumière l’inégalité croissante entre les nations. Alors que ces avancées devraient bénéficier à tous, elles ne font que renforcer les inégalités existantes.
L’impact psychologique de cette situation ne doit pas être sous-estimé. Les patients potentiels, conscients de leur condition, voient leurs espoirs d’amélioration réduits à néant par des considérations financières. « Il est déchirant de savoir que des vies pourraient être sauvées, mais que l’argent reste le principal obstacle », témoigne un cardiologue de Dakar, illustrant ainsi le dilemme moral auquel sont confrontés les professionnels de santé.
Les coûts prohibitifs de l’opération limitent l’accès à cette avancée pour la majorité des Sénégalais. Cette réalité soulève des questions fondamentales sur la justice sociale. Pourquoi une avancée médicale, qui devrait être synonyme de progrès pour tous, se transforme-t-elle en un privilège réservé à une élite ? Les gouvernements et les acteurs de la santé doivent prendre conscience de cette problématique et agir pour garantir un accès équitable à tous les citoyens, indépendamment de leur situation économique.
Des initiatives doivent être envisagées pour réduire ces coûts. Par exemple, des partenariats avec des organisations internationales ou des programmes de subvention pourraient rendre cette procédure plus accessible. En outre, la formation de médecins locaux à cette technique pourrait également contribuer à une baisse des prix. Des pays comme le Maroc ont montré qu’il est possible d’implanter des technologies médicales avancées à des coûts raisonnables, sans compromettre la qualité des soins.
Cette avancée médicale à Dakar est un signe d’espoir, mais elle met également en lumière des inégalités criantes dans l’accès aux soins. Les coûts prohibitifs de l’implantation percutanée de valve aortique ne devraient pas être un frein à la vie, mais malheureusement, ils le sont. Pour que le progrès soit véritablement inclusif, il est impératif de repenser notre approche des soins de santé au Sénégal. Les avancées médicales doivent bénéficier à tous, et non pas à une minorité privilégiée.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 28/12/2025
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