Nicolas Pépé écarté : Quand l'humour devient un crime dans le football - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Eva | Publié le 29/12/2025 12:12:30

Nicolas Pépé écarté : Quand l'humour devient un crime dans le football

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Nicolas Pépé, attaquant de Villarreal, a été écarté de la liste des joueurs retenus par le sélectionneur Emerse Faé pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Cette décision a suscité de vives réactions en Côte d’Ivoire, alimentées par une vague d’insultes racistes à l’encontre de l’international ivoirien, suite à une blague qu’il a faite sur le Maroc. Ce phénomène met en lumière un échec collectif à gérer la diversité et à favoriser un dialogue constructif dans le milieu du football, où la légèreté des échanges peut rapidement dégénérer en hostilité.

La Côte d’Ivoire, qui a remporté la dernière édition de la CAN en 2023, se prépare pour un nouveau défi sur la scène continentale. Nicolas Pépé, considéré comme l’un des meilleurs joueurs ivoiriens, a pourtant été exclu de la sélection, un choix qui semble plus motivé par des éléments extrinsèques au sport que par ses performances sur le terrain. En effet, Pépé a récemment été élu meilleur joueur du mois de la Liga en août, renforçant l’idée que son exclusion pourrait être liée à des considérations sociales plutôt qu’à des critères sportifs.

Le sélectionneur Emerse Faé a déclaré que l’absence de Pépé ne relevait pas d’une sanction sportive, mais plutôt d’une combinaison d’éléments, tant sur le terrain qu’en dehors. En faisant référence à la « blague » de Pépé sur le Maroc, où il a évoqué le palmarès de l’équipe marocaine avec ironie, Faé a ouvert la porte à des interprétations qui vont au-delà des simples performances sportives. Cette situation illustre un échec à instaurer un climat de respect et de dialogue dans le football, où les joueurs doivent naviguer entre l’humour et la sensibilité culturelle.

Les insultes racistes dont Pépé a été victime après sa blague soulignent un problème plus large de racisme et d’intolérance dans le sport. En effet, les réseaux sociaux sont devenus un terrain fertile pour les discours de haine, où des commentaires racistes peuvent rapidement inonder les plateformes, sapant ainsi l’esprit d’équipe et de camaraderie qui devrait prévaloir dans le football. La réaction de la sœur de Pépé, qui a dénoncé cette vague de haine et a exprimé son indignation face à la situation de son frère, montre que même au sein de la famille, le soutien est mis à l’épreuve par la pression sociale.

La situation de Nicolas Pépé met en exergue l’incapacité du monde du football à gérer la diversité de ses acteurs. Alors que le sport est censé être un vecteur d’unité, les réactions violentes face à une simple plaisanterie illustrent un manque de dialogue et de compréhension entre les différentes cultures. Les mots de Layvin Kurzawa, qui a soutenu Pépé en affirmant que beaucoup de joueurs pourraient être non-sélectionnés pour des propos tenus en vidéo, révèlent l’absurdité d’une telle réaction. En effet, la peur de représailles sociales peut conduire à une autocensure néfaste pour la libre expression dans le sport.

Des études montrent que les athlètes issus de minorités ethniques sont souvent la cible de comportements discriminatoires dans le sport. Selon un rapport de la FIFA, 25 % des footballeurs professionnels ont déclaré avoir été victimes de racisme au moins une fois dans leur carrière. Cette réalité souligne la nécessité d’une approche proactive pour combattre le racisme et promouvoir la diversité dans le football, un enjeu qui devrait être au cœur des préoccupations des instances dirigeantes.

L’exclusion de Nicolas Pépé de la sélection ivoirienne pour la CAN 2025, en raison d’une blague mal interprétée et des réactions racistes qui ont suivi, met en lumière un échec collectif à gérer la diversité et à promouvoir un dialogue sain dans le football. Les événements récents montrent que, malgré les avancées, le sport est encore loin d’être un espace où la diversité est célébrée et respectée. Les acteurs du football doivent prendre conscience de l’impact de leurs mots et actions, afin de construire un environnement où le respect et l’inclusion priment sur l’intolérance et la haine.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : William T.
Mis en ligne : 29/12/202
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