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Le député-maire Farba Ngom, figure emblématique du paysage politique sénégalais, se retrouve au cœur d’une tourmente judiciaire. Transporté en ambulance au pool judiciaire financier de Dakar, il fait face à des accusations d’infractions financières graves, malgré un état de santé jugé préoccupant. Ce cas soulève des interrogations non seulement sur la légitimité des poursuites, mais également sur l’utilisation potentielle de son état de santé comme un moyen d’échapper à des responsabilités.
Farba Ngom est en détention provisoire depuis le 27 février, accusé d’infractions financières suite à un rapport de la CENTIF. Sa gestion de plusieurs sociétés immobilières, dirigées par ses proches, est mise en cause, ces dernières étant soupçonnées de servir de sociétés écran. Les juges, lors de son audition, ont noté une absence de questionnement sur un présumé détournement de 31 milliards de francs CFA, ce qui a poussé Ngom à s’exprimer sur la nature des accusations. Il a insisté sur le fait qu’aucun denier public n’avait été mis à sa disposition en dehors de ses fonctions, une déclaration qui semble viser à détourner l’attention des véritables enjeux de l’affaire.
L’audition de Farba Ngom a duré près de quatre heures, durant lesquelles il a tenté de se défendre en présentant des preuves de virements bancaires. Toutefois, cette défense soulève des questions sur la véracité de ses affirmations. Les avocats de Ngom dénoncent la « légèreté des charges » contre lui, tout en demandant des soins adaptés à son état de santé. Cette demande, bien que légitime, peut aussi être perçue comme une stratégie pour gagner du temps et éviter une confrontation directe avec les preuves accablantes qui pourraient émerger.
La situation de Farba Ngom s’apparente à celle d’autres personnalités politiques ayant utilisé leur état de santé pour minimiser la gravité des accusations portées contre elles. Ce phénomène n’est pas nouveau dans le monde politique, où des figures publiques ont parfois recouru à des arguments de santé pour retarder des décisions judiciaires. En outre, la question du traitement réservé aux accusés en détention préventive mérite d’être examinée. Si l’état de santé de Ngom est effectivement préoccupant, cela ne doit pas occulter les accusations sérieuses qui pèsent sur lui.
L’argument selon lequel Farba Ngom utilise son état de santé pour échapper à des poursuites légitimes est renforcé par le fait qu’il a choisi de ne pas répondre aux questions sur le détournement de fonds publics, préférant se concentrer sur sa défense liée à la gestion de ses sociétés. Cette focalisation sur son état de santé, tout en évitant de s’attaquer directement aux accusations, pourrait être interprétée comme une manœuvre pour détourner l’attention des juges et de l’opinion publique.
Des chiffres récents montrent que la corruption au Sénégal représente un défi majeur pour le gouvernement, et les affaires impliquant des personnalités politiques comme Farba Ngom ne font qu’accentuer cette problématique. Le montant de 125 milliards de francs CFA, mentionné dans le cadre des accusations de complicité d’escroquerie, illustre l’ampleur des enjeux financiers en jeu. La transparence et la responsabilité sont essentielles pour restaurer la confiance du public dans les institutions.
L’affaire de Farba Ngom met en lumière des questions cruciales sur l’intégrité du système judiciaire et sur la manière dont les personnalités politiques peuvent parfois manipuler leur image et leur état de santé pour échapper à des poursuites. Alors que la phase d’instruction se poursuit, il est impératif de rester vigilant face à toute tentative de détourner l’attention des véritables enjeux de cette affaire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mohamed Diouf.
Mis en ligne : 30/12/2025
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