Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Le 15 décembre 2025, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a reçu un prix d’honneur de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Cette distinction, censée saluer des actions positives en matière de droits humains, soulève des questions troublantes. Comment une institution qui se veut garante des droits fondamentaux peut-elle récompenser un homme politique dont le parcours est entaché de controverses et d’accusations graves ?
La CNDH, en décernant ce prix, semble ignorer les critiques qui pèsent sur Ousmane Sonko. Ce dernier a été au cœur de plusieurs affaires judiciaires, notamment des accusations de viol et d’atteinte à la vie privée. Son engagement politique, souvent perçu comme populiste, a suscité des débats passionnés au sein de la société sénégalaise. La question se pose alors : la CNDH ne compromet-elle pas sa propre crédibilité en honorant une figure dont les actions passées soulèvent des doutes quant à son respect des droits humains ?
La remise de ce prix d’honneur met en lumière une dichotomie inquiétante. D’un côté, la CNDH se veut le défenseur des droits fondamentaux, de l’autre, elle semble céder aux sirènes de la politique. En choisissant de récompenser Sonko, la Commission envoie un message contradictoire : celui que les actes passés peuvent être balayés sous le tapis au nom de la reconnaissance politique. Ce choix pourrait être interprété comme une tentative de légitimer un homme dont le passé trouble en matière de droits humains est bien documenté.
Il est impératif de questionner cette démarche. La CNDH, en honorant Sonko, pourrait donner l’impression qu’elle soutient un homme dont les actions ont souvent été décriées par les défenseurs des droits humains. En comparaison, d’autres leaders politiques, ayant un parcours moins controversé, n’ont pas reçu de telles distinctions, ce qui soulève des interrogations sur les critères de sélection. De plus, en récompensant Sonko, la CNDH semble ignorer les appels de la société civile qui demande une plus grande transparence et responsabilité dans la protection des droits humains.
La crédibilité de la CNDH est mise à mal. Récompenser un homme politique dont le passé est jonché d’accusations graves ne peut que nuire à l’image de l’institution. Cela crée un précédent dangereux où les récompenses sont attribuées non pas sur la base d’un engagement réel pour les droits humains, mais plutôt en fonction de considérations politiques opportunistes. Dans un pays où la lutte pour les droits humains est encore fragile, une telle décision pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur la confiance du public envers les institutions.
Des études récentes montrent que la perception des droits humains au Sénégal est en déclin, et des actions comme celle-ci de la CNDH ne font qu’aggraver la situation. Les organisations internationales, comme Amnesty International, ont régulièrement critiqué le gouvernement pour son traitement des opposants politiques et des journalistes. En honorant Sonko, la CNDH semble fermer les yeux sur ces réalités alarmantes, laissant penser qu’elle privilégie des intérêts politiques au détriment des droits fondamentaux.
La remise d’un prix d’honneur à Ousmane Sonko par la CNDH est une décision qui soulève des préoccupations majeures quant à la crédibilité de cette institution. En choisissant de récompenser un homme dont le parcours est controversé, la CNDH risque de perdre la confiance du public et de compromettre la lutte pour les droits humains au Sénégal. Ce choix, loin d’être anodin, appelle à une réflexion profonde sur le rôle des institutions dans la protection des droits fondamentaux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papis Diop.
Mis en ligne : 30/12/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





