Burkina Faso : Trois milliards détournés, la justice en panne - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 31/12/2025 07:12:15

Burkina Faso : Trois milliards détournés, la justice en panne

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La corruption au Burkina Faso est devenue une réalité insupportable, illustrée par le récent scandale impliquant des fonctionnaires du ministère de l’Action humanitaire. Alors que le pays fait face à une crise humanitaire sans précédent, ces agents sont accusés d’avoir détourné près de trois milliards de francs CFA, des fonds destinés à secourir les déplacés internes. Ce qui choque, c’est moins le détournement lui-même que l’incapacité manifeste de la justice burkinabè à traiter cette corruption endémique au sein de ses institutions.

L’affaire, tristement baptisée « Amidou Tiegnan », du nom de ce fonctionnaire reconnu coupable, met en lumière une problématique qui gangrène le Burkina Faso : l’inefficacité des mécanismes judiciaires face à la corruption. L’ancien ministre, Laure Hien Zongo, figure parmi les accusés, et son avocat a tenté de faire obstacle à la justice en saisissant des instances supérieures. Ce type de manœuvre dilatoire n’est pas un fait isolé, mais plutôt un symptôme d’un système qui protège les puissants au détriment des plus vulnérables.

La situation actuelle est alarmante. Huit fonctionnaires, dont une ancienne ministre, sont poursuivis pour détournement de fonds, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Alors que ces accusations devraient entraîner des conséquences sévères, il est difficile de croire que la justice burkinabè a la volonté ou les moyens de faire face à cette corruption systémique. Les sommes détournées, destinées à des activités humanitaires, témoignent d’un cynisme inacceptable. Des dépenses fictives, des surcoûts injustifiés et l’usage personnel de ressources publiques révèlent une gestion des fonds qui frôle le ridicule.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de trois milliards de francs CFA détournés. Cette somme aurait pu changer la vie de milliers de personnes déplacées, victimes d’une violence aveugle. Les conséquences de ces actes ne se limitent pas à des pertes financières ; elles aggravent une crise humanitaire déjà critique. La justice, censée être l’arbitre impartial, semble ici complice d’un système qui favorise l’impunité. Les réformes nécessaires pour renforcer la transparence et la responsabilité au sein des institutions sont souvent reléguées au second plan, tandis que les véritables victimes, les déplacés, continuent de souffrir.

La justice burkinabè montre une incapacité flagrante à traiter efficacement la corruption. Les affaires de détournement de fonds se multiplient, mais les véritables coupables échappent souvent à la justice. Les manœuvres dilatoires, comme celles observées dans le cas de l’ancienne ministre, soulignent un système judiciaire qui peine à s’affranchir des influences politiques et économiques. Au lieu de punir les coupables, elle semble souvent les protéger, laissant ainsi la population dans un état de désespoir croissant.

Des études récentes montrent que la corruption au Burkina Faso est un problème profondément enraciné, affectant tous les niveaux de l’administration publique. Selon des rapports d’organisations internationales, le pays se classe parmi les plus corrompus de la région. Les promesses de réformes restent lettre morte, et la confiance du public dans les institutions judiciaires s’érode chaque jour un peu plus. Les exemples de détournements de fonds se multiplient, renforçant l’idée que la justice est un luxe réservé à ceux qui n’ont pas de pouvoir.

Ce qui se passe actuellement au Burkina Faso n’est pas qu’un simple scandale de détournement de fonds. C’est le reflet d’un système judiciaire en crise, incapable de faire face à la corruption qui gangrène ses institutions. Les déplacés, qui auraient dû être protégés, sont les premières victimes de cette impunité. La justice burkinabè doit se réveiller et agir, sinon elle continuera de trahir les valeurs qu’elle est censée défendre.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Adama Dieng.
Mis en ligne : 31/12/2025

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