Trois pays du Sahel, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso, font face aux conséquences du changement climatique, avec au moins 16 millions de personnes nécessitant une assistance humanitaire.
Au Sahel central, les effets combinés du changement climatique et des conflits armés ont conduit à une situation préoccupante.
Selon l’ONG américaine International Rescue Committee (IRC), le Mali, le Burkina Faso et le Niger font face à un besoin humanitaire sans précédent, avec 16 millions de personnes concernées. Ce chiffre représente une augmentation de 172% par rapport à 2016. Dans le Sud-Ouest du Niger, les vols de troupeaux et les enlèvements perpétrés par des groupes de bandits armés continuent d’augmenter.
La photo montre un nomade peul et son fils avec leur troupeau, près de Maradi au Niger, en route vers le Nigeria en juillet 2019.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui représentent ensemble moins de 1% de la population mondiale, sont confrontés à 5% des besoins humanitaires mondiaux, selon un rapport de l’IRC publié le mardi 6 juin.
Les températures dans cette région augmentent à un rythme une fois et demie plus rapide que dans le reste du monde. Plus de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans les trois pays du Sahel central, tandis que près de trois millions de personnes sont déplacées, un chiffre en constante augmentation depuis 2014.
Selon l’ONG américaine, cela est dû à l’effet combiné des attaques des groupes jihadistes et du changement climatique. Les températures y augmentent à un rythme 1,5 fois plus rapide que dans le reste du monde, alors que 78% de la population dépend de l’agriculture.
Ainsi, les communautés de certaines parties du Sahel central se retrouvent en première ligne face à ces deux crises.
Selon l’IRC, cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de décisions politiques successives. Le manque d’investissements dans ces régions expose davantage les populations aux effets du changement climatique, créant ainsi un terreau propice à l’émergence de groupes armés. Cela crée un cercle vicieux que l’ONG appelle à briser.
Comment ? Avant de répondre à cette question, Modou Diao, vice-président régional de l’IRC pour l’Afrique de l’Ouest, revient sur le processus qui a conduit à la marginalisation progressive des régions les plus touchées aujourd’hui.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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