Article écrit par le créateur de contenu : Adzofall
Le 25 juin 2024, une foule de manifestants burkinabés s’est rassemblée devant l’ambassade du Sénégal à Ouagadougou pour exprimer son mécontentement face à ce qu’elle perçoit comme une ingérence étrangère dans les affaires intérieures du Burkina Faso.
Cette manifestation, bien que pacifique, a attiré l’attention sur les tensions croissantes entre les deux pays, exacerbées par la crise politique actuelle au Burkina Faso. Depuis le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement civil en janvier 2022, le Burkina Faso est en proie à une transition politique tumultueuse.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avec un soutien notable du Sénégal, a exprimé à plusieurs reprises ses réserves sur la légitimité du régime de transition dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Les sanctions et les pressions diplomatiques exercées par la CEDEAO pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel ont été perçues par beaucoup au Burkina Faso comme une ingérence injustifiée et contre-productive.
Les manifestants, brandissant des pancartes et scandant des slogans, ont dénoncé le soutien présumé du Sénégal aux positions de la CEDEAO. « Nous demandons au Sénégal de respecter notre souveraineté. Le Burkina Faso doit décider de son propre avenir sans ingérence extérieure », a déclaré un manifestant. Cette position reflète un sentiment nationaliste croissant dans le pays, alimenté par des années d’instabilité et d’insécurité.
L’ambassade du Sénégal, sous forte protection policière, a été le théâtre de cette démonstration de colère populaire. Bien que la manifestation se soit déroulée sans incidents majeurs, elle témoigne de la profondeur des ressentiments et des défis diplomatiques auxquels sont confrontés les pays de la région.
En réponse à ces événements, le gouvernement sénégalais a réaffirmé son engagement envers la stabilité régionale et a appelé au dialogue. « Le Sénégal n’a aucun intérêt à interférer dans les affaires internes du Burkina Faso. Nous soutenons les efforts de la CEDEAO pour une transition pacifique et démocratique », a déclaré un porte-parole du gouvernement sénégalais.
Cette manifestation intervient dans un contexte de crises multiples au Burkina Faso. Le pays est confronté à une insécurité croissante due aux attaques jihadistes, une crise humanitaire avec des millions de personnes déplacées et des défis économiques importants. La population, fatiguée par des années de conflits et de gouvernance instable, est de plus en plus sceptique quant aux interventions internationales perçues comme dictées par des intérêts étrangers.
La situation reste tendue, et les appels au calme et au dialogue se multiplient. Les observateurs internationaux craignent que cette montée des tensions ne conduise à une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire et politique dans la région. En attendant, les Burkinabés continuent de réclamer leur droit à décider de leur propre destin sans ingérence extérieure, espérant que leur voix sera entendue sur la scène internationale.
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