Article écrit par le créateur de contenu : Athane Seydi.
L’islam et l’islamisation sont des thèmes étudiés depuis longtemps dans le monde, mais ils bénéficient aujourd’hui d’une visibilité politique accrue par rapport au 20e siècle.
En particulier, l’islamisation a été largement étudiée dans les régions toujours habitées par des musulmans, notamment le Proche-Orient et l’Égypte. Cependant, l’Occident islamique présente une situation déséquilibrée : si Al-Andalus a fait l’objet de nombreuses études, le reste de…
la région, comme la Sicile, est moins exploré, mais en pleine renaissance intellectuelle. Les études sur cette région ont fleuri assez récemment. Elle abrite une population musulmane depuis longtemps, qui, au 18e siècle, était probablement bien plus nombreuse qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, l’islamisation de cette région reste un sujet d’actualité.
La guerre en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995 a été par certains justifiée comme une guerre religieuse. Au Kosovo, la présence musulmane cristallise un problème depuis les années 1980 jusqu’à nos jours.
Nous n’abordons pas ici la question de savoir si l’islam dans les Balkans représente un islam européen, une question d’actualité, mais simplificatrice, complexe dans ses présupposés et ses intentions.
Je me limiterai à dresser un état des lieux en tant qu’historien, tout en tentant de poser les bases d’une grille d’interprétation rudimentaire. Cependant, il convient de noter que l’islamisation peut aussi être comprise comme une transformation religieuse d’un territoire donné.
Deux aspects entrent en jeu : la possibilité d’une islamisation par l’immigration de musulmans et la variabilité dans l’extension territoriale des provinces et/ou États à travers le temps. L’historien doit éviter de considérer que les noms attribués à ces espaces sont stables dans le temps, de même que les populations.
La topographie historique révèle que les étendues des États ou des provinces varient parfois considérablement, et que l’autochtonie supposée des uns se mêle parfois à l’exotisme des autres.
Les musulmans immigrants sont souvent arrivés sous l’autorité plus ou moins directe des pouvoirs centraux : dignitaires, fonctionnaires, colons turkmènes, etc. Ils se sont intégrés aux populations locales islamisées en milieu urbain, mais ont formé des enclaves en milieu rural.
Au-delà de ces témoignages fragmentaires, sans prise de recul vis-à-vis de ce qu’ils décrivent, ou avec un recul parfois suspect, on trouve les sources juridiques. Bien qu’elles ne soient pas directement liées, elles transcrivent un procès, un jugement ou recueillent des pétitions.
Elles sont donc factuelles, principalement issues d’enquêtes qui visent à comprendre la vérité plutôt qu’à prouver la supériorité. Elles peuvent être sériées, car elles émanent souvent de la même instance qui a mis en place des interrogatoires routiniers.
En pratique, ces sources juridiques sont toutes imprégnées de religiosité, que ce soit dans les déclarations des tribunaux de la charia ou dans les jugements de l’Inquisition.
Article écrit par le créateur de contenu : Athane Seydi
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