Article écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame.
Le Mali est à un tournant décisif de son histoire politique et économique. Après avoir surpris la région en quittant la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une question cruciale se pose : le Mali est-il prêt à abandonner le franc CFA et à créer sa propre monnaie ?
Cette hypothèse n’est pas si farfelue, surtout lorsque l’on analyse les ressources dont dispose le pays.
Le Mali est l’un des géants de l’or en Afrique, se classant troisième sur le continent avec une production de 102 tonnes d’or en 2022, selon les données du World Gold Council. L’or constitue environ 80 % de ses exportations. En plus de cela, le coton est une autre ressource vitale pour son économie. Ces deux matières premières offrent une base solide pour envisager la création d’une monnaie nationale.
L’exemple du Ghana, un pays ouest-africain ayant sa propre monnaie, le cedi, montre que la mise en place d’une monnaie nationale est possible dans une économie similaire. Toutefois, ce processus n’est ni simple ni sans risques.
Pour assurer la stabilité de cette nouvelle monnaie, le Mali devrait constituer d’importantes réserves, notamment en or. L’exemple du Zimbabwe, qui a récemment introduit le Zimbabwe Gold (ZiG), est révélateur. Le ZiG est adossé à un panier de matières premières et de devises, garantissant ainsi une certaine stabilité à la monnaie. Les réserves de la banque centrale zimbabwéenne comprennent 100 millions de dollars américains et 2 522 kilogrammes d’or, soit trois fois la quantité de ZiG en circulation. Le Mali pourrait s’inspirer de ce modèle pour son propre projet.
Néanmoins, plusieurs défis subsistent. Abandonner le franc CFA, une monnaie utilisée par de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, signifie perdre la stabilité économique garantie par l’adossement de cette monnaie à l’euro. Une monnaie malienne pourrait être plus faible, au moins dans les premiers temps, en raison de l’instabilité politique actuelle et des défis économiques structurels du pays.
Il est également important de rappeler que le Mali fait encore partie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un regroupement de pays partageant le franc CFA. Un départ de cette union serait un pas supplémentaire vers l’indépendance économique, mais il priverait le Mali de certains avantages, notamment le soutien des autres pays membres.
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