Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s.
La mort d’Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, marque un tournant dans l’histoire politique et militaire du Liban et de la région du Moyen-Orient.
Homme de caractère, issu d’un milieu modeste, il est rapidement devenu une figure incontournable dans la lutte contre Israël, tant pour ses partisans que pour ses détracteurs. Sa disparition lors d’un raid israélien le 27 septembre 2024 a suscité une vague de réactions diverses, reflétant les profondes divisions qu’il incarnait.
Pour de nombreux chiites et une grande partie des Palestiniens, Nasrallah était un héros de la résistance, un leader charismatique qui a su défier Israël à plusieurs reprises, notamment lors de la guerre de 2006.
Son aura s’étendait bien au-delà des frontières libanaises, et il était respecté par de nombreux Arabes, qui voyaient en lui un successeur symbolique de Gamal Abdel Nasser, l’ancien président égyptien. Cette reconnaissance était d’autant plus frappante que Nasrallah, issu de la minorité chiite, parvenait à rassembler des foules sunnites, notamment grâce à son engagement en faveur de la cause palestinienne.
Cependant, sa popularité n’a pas été sans faille. Après 2006, son image a commencé à se ternir sous l’effet de choix politiques controversés et d’accusations variées, allant du meurtre de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri à des liens présumés avec des réseaux criminels en Amérique latine. Ses ennemis, notamment en Israël et dans certains pays du Golfe, ont exploité ces faiblesses pour alimenter les divisions au sein du monde arabe, notamment entre sunnites et chiites.
Le tournant décisif dans la carrière de Nasrallah fut sans doute son engagement militaire aux côtés du président syrien Bachar el-Assad lors de la guerre civile syrienne. Ce choix, perçu par beaucoup comme une trahison envers les sunnites, a considérablement affaibli son image de défenseur des opprimés et a isolé le Hezbollah sur la scène politique libanaise, malgré son alliance avec le Courant patriotique libre.
Sur le plan militaire, Nasrallah a transformé le Hezbollah en une véritable force régionale, capable de rivaliser avec les armées régulières. Sa stratégie, basée sur la guérilla et le harcèlement constant des forces israéliennes, a culminé en 2000 avec le retrait unilatéral d’Israël du sud du Liban. Ce succès militaire lui a valu une reconnaissance internationale, mais a également renforcé les craintes des puissances occidentales et des États du Golfe, qui voyaient en lui une menace pour la stabilité régionale.
La vie et la mort de Hassan Nasrallah illustrent la complexité du paysage géopolitique du Moyen-Orient. Homme de conviction, il a consacré sa vie à la lutte contre Israël, mais ses choix politiques et militaires ont également contribué à exacerber les tensions au sein de la région. Sa mort laisse derrière elle un vide politique, et il reste à voir si le Hezbollah pourra continuer à tenir tête à Israël sans son leader emblématique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
