Le paysage politique sénégalais est en pleine effervescence à l’approche des élections législatives anticipées prévues le 17 novembre prochain.
L’ancien président Macky Sall, qui a récemment démissionné de son poste d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète après avoir été désigné tête de liste de la coalition d’opposition Takku Wallu Sénégal, est au centre des interrogations. Sa capacité à battre campagne dans un contexte où son retour au pays semble de plus en plus incertain soulève des inquiétudes.
Depuis la cérémonie de passation de pouvoir, Macky Sall a rapidement quitté le sol sénégalais et réside désormais au Maroc avec sa famille. Ce départ a soulevé des questions sur sa volonté de revenir au Sénégal, surtout dans un climat politique tendu. Son absence, même lors des événements familiaux importants comme le mariage de son fils, a été perçue par beaucoup comme une volonté d’éviter un retour précipité au pays, où la tension politique est palpable.
Avec des promesses de poursuites judiciaires à son encontre, notamment la mise en place d’une Haute Cour de justice pour juger les membres de l’ancien régime, Macky Sall fait face à un dilemme redoutable. De nombreux Sénégalais réclament même un mandat d’arrêt à son encontre pour des affaires de détournement de fonds et autres scandales de corruption. Dans ce contexte, la question se pose : osera-t-il vraiment mettre les pieds à Dakar et engager une campagne électorale, sachant que l’opinion publique a encore en travers de la gorge les douze années de gestion de son mandat à la tête du pays ?
Macky Sall doit également faire face à l’opinion publique. Malgré son retour sur le devant de la scène politique avec sa candidature, de nombreux citoyens conservent une rancœur face à sa gestion passée, marquée par des accusations de mauvaise gouvernance, de corruption et de manque de transparence. Ces ressentiments pourraient rendre sa campagne particulièrement difficile, d’autant plus que des mouvements d’opposition et des voix critiques s’intensifient dans le pays.
En s’engageant dans la course électorale, Macky Sall prendrait le risque de se heurter à une population qui n’a pas oublié les décisions controversées de son mandat, notamment celles liées à des projets pharaoniques souvent critiqués pour leur opacité. Le spectre de l’opposition à sa candidature, allié aux demandes de poursuites judiciaires, pourrait l’empêcher de mener une campagne sereine.
En choisissant de se présenter, Macky Sall joue un jeu dangereux. D’une part, il pourrait bénéficier de la dynamique d’une coalition d’opposition forte, mais d’autre part, il risque d’exacerber les tensions avec un électorat méfiant et en colère. Sa décision de rentrer au Sénégal pour faire campagne pourrait être perçue comme un acte de bravoure, mais également comme un défi à l’autorité du nouveau régime, qui semble déterminé à faire des exemples parmi les membres de l’ancien gouvernement.
Alors que les élections législatives se profilent à l’horizon, la question demeure : Macky Sall osera-t-il réellement battre campagne au Sénégal ? Avec des risques juridiques qui pèsent sur lui et une opinion publique qui ne lui fait pas confiance, son avenir politique dépendra de sa capacité à naviguer habilement dans un paysage tumultueux. Le temps nous dira s’il a le courage de revenir et de confronter le peuple sénégalais ou s’il choisira de rester à l’écart, laissant la voie libre à ses adversaires.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : A.S
Mis en ligne : 20/10/2024
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