Les quotidiens sénégalais consacrent une large couverture ce mardi au lancement du nouveau document de politique nationale de développement, dévoilé la veille à Dakar lors d’une cérémonie présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.
Intitulé “Sénégal 2050 : Agenda national de transformation”, ce référentiel des politiques publiques s’affiche comme un plan ambitieux et cohérent, centré sur le développement endogène du pays.
Le président Faye, cité par le quotidien Les Échos, a déclaré que cet agenda symbolise « le redressement du pays et l’accélération de son développement durable ». Ce document se fixe pour objectif d’accompagner près de 10 millions de jeunes dans leur insertion professionnelle, un défi de taille mis en lumière par Vox Populi, qui qualifie ce projet de « phénoménal ».
Ce plan est articulé autour de grands axes tels que l’agriculture, le numérique, le tourisme, la santé et l’éducation, et vise à désenclaver les régions et créer huit pôles économiques répartis à travers le pays. L’info souligne que cette vision stratégique découle du programme politique du parti Pastef, et se fixe pour horizon un Sénégal « souverain, juste, et équitablement prospère » à l’horizon 2050.
Le quotidien Le Soleil rapporte que le gouvernement prévoit une croissance économique soutenue de 6,5 à 7 % entre 2025 et 2029, avec une hausse significative du revenu par habitant, de 1 660 dollars aujourd’hui à 2 480 dollars dans cinq ans. Sud Quotidien met en avant l’objectif de construire une nation « solidaire, résiliente, et tournée vers la modernité ».
Toutefois, le consensus n’est pas total. Le président du mouvement Gueum Sa Bopp, Bougane Guèye Dany, a vivement critiqué le projet dans Tribune, le qualifiant de « poudre aux yeux ». Selon lui, ce plan s’apparente à un simple copier-coller du Plan Sénégal Émergent (PSE), avec des acteurs inchangés. Il remet en question la viabilité des chiffres annoncés et la cohérence de la vision, notamment en ce qui concerne la suppression de la subvention énergétique.
Source A illustre cette opposition en titrant : « Diomaye dessine les contours, Bougane efface tout », tandis que L’Observateur s’interroge sur la capacité du gouvernement à concilier ces ambitions avec la situation actuelle des finances publiques. Le Premier ministre Ousmane Sonko, dans un appel à l’apaisement, a sollicité un « temps de grâce » auprès des syndicats, mais la réponse des organisations, citée par L’Observateur, demeure mitigée.
À moins de deux semaines des élections législatives anticipées, Walfquotidien suggère que cette présentation a pour objectif de « remobiliser les troupes » en vue de la campagne électorale, dans une tentative de maintenir l’enthousiasme autour du nouveau pouvoir.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mise en ligne : 15/10/2024
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