La politique sénégalaise est marquée par une histoire riche de débats, de réformes et de transformations, dont l’Assemblée nationale représente l’épicentre.
En tant qu’institution législative suprême, elle est le lieu où se dessine l’avenir du pays à travers la promulgation des lois, le contrôle de l’action gouvernementale et la représentation des citoyens. Mais dans ce cadre, se pose une question essentielle : siéger à l’Assemblée nationale relève-t-il davantage d’une quête de pouvoir ou d’une volonté sincère de servir l’intérêt général ?
L’Assemblée nationale, composée de 165 députés élus pour un mandat de cinq ans, est l’un des piliers de la démocratie sénégalaise. Depuis l’indépendance, elle a vu défiler des figures emblématiques de la politique sénégalaise, portant chacune des visions et des idéaux divers pour le développement du pays. Cependant, l’accession à cette fonction n’est pas uniquement motivée par la volonté de légiférer pour le bien commun. Il ne serait pas exagéré de dire que, pour certains, le siège parlementaire constitue un tremplin vers d’autres ambitions politiques, voire un outil pour asseoir leur influence au sein de l’État.
La politique est, par nature, une lutte pour le pouvoir, et l’Assemblée nationale est un espace où ce pouvoir se négocie et se distribue. De nombreux observateurs soulignent que certains parlementaires voient leur mandat comme une étape dans une carrière politique plus large. Le rôle de député leur permet d’acquérir visibilité, prestige et accès à des réseaux d’influence qui peuvent leur ouvrir des portes vers des fonctions ministérielles, voire la présidence.
Ce phénomène se manifeste notamment lors des élections législatives, où l’on assiste souvent à des batailles internes au sein des partis politiques pour être investi candidat. Ces luttes ne sont pas toujours dictées par une volonté de servir la nation, mais par un désir de contrôle sur des ressources politiques et économiques importantes.
Malgré cette quête de pouvoir qui peut paraître omniprésente, il serait injuste de ne pas reconnaître l’existence de députés animés par une véritable volonté de servir. Dans un pays où les défis socio-économiques restent nombreux : pauvreté, chômage, accès limité à l’éducation et à la santé, certains parlementaires s’investissent avec sincérité dans la défense des droits de leurs concitoyens.
Leurs interventions à l’Assemblée, souvent marquées par des propositions de lois en faveur de la justice sociale, de l’amélioration des conditions de vie ou de la lutte contre la corruption, témoignent de cet engagement. Par exemple, Guy Marius Sagna et Sokhna Ba, députés du PUR, en sont des illustrations.
De plus, certains députés, particulièrement issus des zones rurales, se font les porte-voix des populations marginalisées qui, sans eux, n’auraient peut-être jamais accès à la sphère décisionnelle nationale. Ces représentants, ancrés dans leur réalité locale, perçoivent leur mandat comme une opportunité unique de faire entendre des voix trop souvent ignorées.
Finalement, siéger à l’Assemblée nationale au Sénégal implique de naviguer entre l’ambition personnelle et l’exigence du service public. Le défi pour tout député est de maintenir cet équilibre délicat. Les attentes de leurs électeurs, la pression de leur parti politique et leurs propres ambitions individuelles créent une dynamique complexe. Cependant, la survie politique dans un contexte démocratique repose sur la capacité de répondre aux besoins des citoyens tout en gardant à l’esprit les réalités du jeu politique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Gilet Protecteur
Mis en ligne : 22/10/2024
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