Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, la situation économique dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) s’annonce préoccupante pour trois pays du Maghreb : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.
La Tunisie se distingue par les prévisions de croissance les plus modestes de la région, avec un taux estimé à 1,2 % pour 2024. Ce chiffre met en lumière les difficultés persistantes que le pays rencontre sur les plans économique et social.
En revanche, l’Algérie se positionne en tête avec une croissance attendue de 3,1 %. Cette performance relativement solide peut être attribuée aux efforts de diversification économique entrepris par le pays, ainsi qu’à l’évolution favorable des cours des hydrocarbures, une ressource clé pour son économie.
Le Maroc, quant à lui, se retrouve dans une position intermédiaire, avec une croissance projetée à 2,9 %. Ce taux reflète la résilience de l’économie marocaine et ses efforts continus pour attirer les investissements et développer des secteurs stratégiques.
Ces projections s’inscrivent dans un contexte régional plus large, que la Banque mondiale qualifie de « morose ». Les incertitudes exacerbées par les conflits régionaux pèsent lourdement sur les perspectives économiques de l’ensemble de la zone MENA.
Le rapport souligne une tendance préoccupante pour les pays importateurs de pétrole de la région, dont la croissance devrait diminuer, passant de 3,2 % en 2023 à 2,1 % en 2024. Cette baisse pourrait avoir des répercussions significatives sur les économies concernées, notamment en termes de balance commerciale et de pression inflationniste.
Les pays exportateurs de pétrole, hors Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ne sont pas épargnés non plus, avec une prévision de recul de leur croissance de 3,2 % à 2,7 %. Cette situation met en évidence la nécessité pour ces économies de poursuivre leurs efforts de diversification afin de réduire leur dépendance aux hydrocarbures.
Particulièrement préoccupante, la situation en Libye se traduit par une projection de croissance négative de -10,1 % pour 2024. Ce chiffre alarmant est le reflet de l’instabilité politique persistante et des défis sécuritaires qui entravent le développement économique du pays.
Face à ces perspectives contrastées, les pays du Maghreb sont appelés à redoubler d’efforts pour stimuler leur croissance économique. Cela implique la mise en œuvre de réformes structurelles, l’amélioration du climat des affaires, et la promotion de l’innovation et de la diversification économique.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mise en ligne : 18/10/2024
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.