À l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), le manque d’eau est devenu un problème structurel qui affecte chaque aspect de la vie quotidienne des étudiants. Depuis des années, cette institution, réputée pour son excellence académique, voit sa réputation mise à mal par une crise de l’eau persistante qui compromet l’hygiène, la santé et la productivité des étudiants.
Sur le campus de Sanar, où résident la majorité des étudiants, les installations d’eau sont insuffisantes pour couvrir les besoins, obligeant nombre d’entre eux à rester éveillés toute la nuit pour attendre leur tour devant les rares robinets en service.
Les étudiants sont contraints de passer des heures précieuses devant les points d’eau du campus. Des scènes de files d’attente interminables se répètent chaque nuit, où des dizaines d’étudiants veillent devant les robinets pour remplir seaux, bidons et bassines. Cette lutte quotidienne pour l’eau est épuisante et a des conséquences importantes sur leur bien-être. Les étudiants, privés de sommeil, doivent néanmoins assister aux cours dès le lendemain matin, avec des effets néfastes sur leur concentration et leurs résultats académiques.
Ce manque de repos adéquat est particulièrement préoccupant, car il est prouvé que la privation de sommeil nuit aux capacités d’apprentissage et de mémorisation. Le sacrifice nocturne de ces jeunes, qui devraient pouvoir se concentrer sur leurs études, met en lumière la gravité de la situation. « Au lieu de réviser mes cours, je dois veiller pour remplir mon seau. Si je rate cette occasion, je n’aurai plus d’eau pour la journée », déplore un étudiant en deuxième année de droit, visiblement épuisé.
Le manque d’eau ne compromet pas seulement le sommeil des étudiants ; il met aussi en péril leur santé. Avec des toilettes souvent hors service, des douches sporadiquement fonctionnelles et une absence d’eau potable fiable, les conditions d’hygiène sont précaires. Les risques de maladies se multiplient, car les étudiants n’ont souvent d’autre choix que d’utiliser des sanitaires non entretenus, faute d’eau suffisante pour les nettoyer.
Ironiquement, le campus est situé à proximité du fleuve Sénégal, une source d’eau potentiellement accessible. Cependant, faute d’infrastructures adaptées pour capter et traiter cette eau, les étudiants sont confrontés à une crise qui aurait pu être évitée avec des investissements adéquats. Plusieurs d’entre eux se demandent pourquoi un forage n’a toujours pas été installé, malgré les années de plaintes et d’appels à l’aide lancés aux autorités.
Face à cette situation, les étudiants ont organisé de nombreuses manifestations, marches et sit-ins pour alerter les autorités universitaires et le gouvernement sur leur détresse. Le collectif des étudiants de l’UGB a demandé des réponses claires et des actions immédiates pour assurer un approvisionnement en eau régulier. « Nous avons droit à un minimum de dignité. L’accès à l’eau est un droit fondamental, et il est inacceptable qu’en 2024, des étudiants soient privés de cette ressource », clame un représentant du collectif lors d’une récente manifestation sur le campus.
Les autorités universitaires, bien que conscientes de la gravité du problème, n’ont pour l’instant mis en place que des solutions temporaires qui ne suffisent pas à couvrir les besoins. Des camions-citernes viennent occasionnellement approvisionner le campus, mais cette méthode s’avère coûteuse et peu fiable.
Cette crise de l’eau à l’UGB n’est pas seulement une question de confort ; elle affecte directement le parcours académique des étudiants et leur avenir. Des solutions durables, comme l’installation de forages et de systèmes de traitement de l’eau, sont impératives pour garantir un environnement d’étude stable et sain. L’UGB est l’une des plus prestigieuses institutions du Sénégal, et il est essentiel que ses infrastructures de base soient à la hauteur de sa mission.
Au-delà de l’université, cette situation met en lumière les défis de l’accès à l’eau au Sénégal. Si des étudiants doivent lutter pour obtenir de l’eau dans une institution située à côté du fleuve Sénégal, cela soulève des questions plus larges sur les investissements dans les infrastructures hydrauliques du pays.
La crise de l’eau à l’UGB montre l’importance de trouver des solutions rapides pour assurer un accès continu à cette ressource essentielle, sans quoi les générations futures pourraient voir leur éducation et leur santé compromises.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Mis en ligne : 03/11/2024
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