Le cinéma ne se limite pas à distraire ; il expose des réalités que l’on préfère parfois ignorer. Dans Xalisso, certaines scènes révèlent une vérité troublante : la violence entre femmes. L’affrontement entre Maty Rose et Khadija ou l’attitude de la mère de Seydou en sont des illustrations criantes. Pourquoi cette dureté ? Pourquoi tant de jugements impitoyables entre celles qui, en théorie, devraient se soutenir ?
Khadija ne se contente pas de contredire Maty Rose, elle veut l’anéantir. Son objectif n’est pas seulement de s’opposer, mais d’humilier, d’exposer l’autre aux regards cruels de la société. Ce n’est plus un simple désaccord, mais une guerre psychologique où chaque parole vise à détruire. Jalousie, rancœur, frustration ? Les motivations peuvent varier, mais le résultat est le même : une violence insidieuse qui ne laisse aucune trace visible, mais qui blesse profondément.
Le cas de la mère de Seydou est tout aussi révélateur. Elle-même a reconstruit sa vie après la perte de son premier mari, a eu des enfants de différents pères, et pourtant, elle refuse cette possibilité à une autre femme. Elle estime qu’une divorcée avec des enfants ne mérite pas une dot de 500 000 FCFA, comme si son passé réduisait sa valeur. D’où vient cette sévérité ? Pourquoi certaines femmes perpétuent-elles des normes qui les ont elles-mêmes oppressées ?
Pourquoi une femme pardonne-t-elle plus facilement à un homme qu’à une autre femme ? Pourquoi un homme peut-il refaire sa vie sans être jugé, alors qu’une femme doit traîner son passé comme un fardeau ? La réponse réside dans un conditionnement profond. Dès l’enfance, les filles grandissent avec la peur du regard des autres, et certaines finissent par juger les autres aussi durement qu’elles l’ont été. Ce cercle vicieux se transmet de génération en génération, renforçant une oppression qui n’a plus besoin d’être exercée par les hommes : les femmes s’en chargent elles-mêmes.
Le cinéma a ce pouvoir unique de révéler les injustices et de questionner les comportements. En mettant en lumière ces violences invisibles, Xalisso nous pousse à réfléchir. Il est temps de briser ces schémas, de comprendre que la solidarité féminine ne devrait pas être un slogan creux, mais une nécessité pour avancer ensemble.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Ndeye Sine.
Mis en ligne : 18/03/2025
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