Un pays à bac L peut-il devenir une puissance spatiale ? : SpaceBus 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Education | Par Maimouna | Publié le 09/04/2025 12:04:15

Un pays à bac L peut-il devenir une puissance spatiale ? : SpaceBus 2025

Récemment, le Sénégal a annoncé son ambition de devenir un acteur de poids dans le domaine spatial, avec des initiatives comme le lancement de la Caravane de l’espace #SPACEBUS2025. Un projet ambitieux, louable sur le plan des objectifs, mais qui soulève une question essentielle : le pays est-il vraiment prêt à réaliser de telles ambitions, alors qu’une grande partie de sa jeunesse est éloignée des sciences et des technologies ?

Le Sénégal, à l’instar de bien d’autres nations en développement, se trouve à un carrefour crucial. D’un côté, il veut s’impliquer dans des projets technologiques d’envergure mondiale, tels que l’exploration spatiale, mais de l’autre, il fait face à des défis de taille dans son système éducatif, en particulier en matière de formation scientifique. En effet, plus de 80 % des étudiants sénégalais sont orientés vers des filières littéraires, tandis que les vocations scientifiques restent un rêve pour une très faible proportion, avec moins de 2 % des élèves obtenant un baccalauréat scientifique.

Cette situation n’est pas anodine. Elle reflète un déséquilibre systémique dans l’éducation sénégalaise, où les sciences sont reléguées au second plan au profit des disciplines littéraires et sociales. La réalité est implacable : un pays qui ambitionne de conquérir l’espace doit d’abord investir massivement dans les sciences et la formation de ses jeunes aux matières scientifiques dès le plus jeune âge.

L’ambition spatiale du Sénégal soulève également des questions de leadership. Le président et les membres du gouvernement, bien souvent issus de formations littéraires, sont loin d’être des exemples en matière de valorisation des sciences et de l’innovation. La science et la technologie, pourtant essentielles à l’avenir du pays, ne semblent pas occuper une place centrale dans les priorités politiques. Si le gouvernement sénégalais veut réellement faire du pays une nation spatiale, il devra avant tout revoir ses priorités en matière d’éducation et, plus largement, en termes de vision politique.

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Car, en l’état actuel des choses, les discours politiques sur le développement technologique semblent davantage relever de la stratégie de communication que d’une véritable prise de conscience des enjeux. Les slogans et les promesses sont une chose ; l’action en est une autre. Et l’action ne peut être efficace que si elle repose sur des bases solides, à savoir une éducation scientifique de qualité, une infrastructure adaptée et une politique publique visionnaire en matière de recherche et développement.

Les vocations scientifiques ne naissent pas par hasard. Elles sont le fruit d’un environnement favorable à l’épanouissement des jeunes talents. Au Sénégal, l’image du scientifique n’est pas aussi valorisée que celle des littéraires. Dans une société où les réussites littéraires sont largement célébrées, les chercheurs et les ingénieurs peinent à obtenir la reconnaissance et la valorisation qu’ils méritent. Et cela commence dès l’école primaire, où les matières scientifiques sont souvent perçues comme des matières complexes, difficiles et moins attrayantes.

Dans un tel contexte, vouloir lancer une « Caravane de l’espace » ou rêver de devenir une nation spatiale relève du souhait pieux, tant que l’effort éducatif ne suit pas. Car il ne suffit pas de s’impliquer dans les projets spatiaux à coup de slogans pour avancer. Il faut d’abord réorganiser notre système éducatif, encourager les jeunes à s’intéresser aux sciences, et valoriser les chercheurs et ingénieurs dans la société. Les vocations scientifiques doivent être cultivées dès l’enfance, dans des familles, des écoles et des institutions qui comprennent l’importance de la science pour l’avenir du pays.

Le rêve de faire du Sénégal une nation spatiale est noble, mais il doit être accompagné de réformes profondes dans l’éducation et la politique. Si le pays veut véritablement se positionner comme un acteur majeur dans le domaine spatial, il devra d’abord investir massivement dans la formation de ses jeunes aux sciences et à la technologie. Ce n’est qu’alors, avec des scientifiques formés et des infrastructures adaptées, que le Sénégal pourra réellement envisager de relever les défis du spatial et de transformer son rêve en réalité. Pour cela, il ne suffit pas de brandir des slogans : il faut des actions concrètes, soutenues par une vision claire du futur.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 09/04/2025

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11 commentaires
Baba Diouf
Bac L moo tax gnu bégg déme thi espace nagniou yokke jank bi réke ndakhe té bac S waroule néke obstacle
Le 2025-04-09 11:21:01
CodeNgagne
Faites une caravane dans les écoles, donnez-leur des microscopes, des kits robotiques, des labos mobiles. C’est là que commence le voyage vers les étoiles.
Le 2025-04-09 10:21:55
Yves
très bonne analyse Eve Sagna
Le 2025-04-09 10:20:21
Diop_Boukki
Si on pouvait investir autant dans la formation des profs de sciences qu’on le fait pour communiquer sur les projets, là on serait vraiment dans les étoiles.
Le 2025-04-09 10:19:07
Keita
Diadieuf son excellence 🙏
Le 2025-04-09 10:18:00
Diaw
Merci son excellence dokhalale rek
Le 2025-04-09 10:17:03
Camara
Félicitations et merci pour la continuité
Le 2025-04-09 10:16:22
Papa
On lance un bus spatial dans un pays où des lycéens ne font jamais de TP de physique. La science commence au tableau, pas dans les slogans.
Le 2025-04-09 10:14:46
FièreAfrique
Pourquoi pas ? Même les grandes puissances ont commencé par rêver.
Le 2025-04-09 10:14:00
Aissatou
Le Sénégal veut aller dans l’espace mais 80% des élèves fuient les maths comme la peste. Il faut atterrir avant de décoller hein ! 😅
Le 2025-04-09 10:13:29
mounass
L’espace ? C’est cool. Mais qu’on commence par équiper toutes les écoles publiques en électricité et Wi-Fi d’abord, non ?
Le 2025-04-09 10:12:17

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Baba Diouf
Bac L moo tax gnu bégg déme thi espace nagniou yokke jank bi réke ndakhe té bac S waroule néke obstacle
Le 2025-04-09 11:21:01
CodeNgagne
Faites une caravane dans les écoles, donnez-leur des microscopes, des kits robotiques, des labos mobiles. C’est là que commence le voyage vers les étoiles.
Le 2025-04-09 10:21:55
Yves
très bonne analyse Eve Sagna
Le 2025-04-09 10:20:21
Diop_Boukki
Si on pouvait investir autant dans la formation des profs de sciences qu’on le fait pour communiquer sur les projets, là on serait vraiment dans les étoiles.
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Keita
Diadieuf son excellence 🙏
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Merci son excellence dokhalale rek
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Camara
Félicitations et merci pour la continuité
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Papa
On lance un bus spatial dans un pays où des lycéens ne font jamais de TP de physique. La science commence au tableau, pas dans les slogans.
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FièreAfrique
Pourquoi pas ? Même les grandes puissances ont commencé par rêver.
Le 2025-04-09 10:14:00
Aissatou
Le Sénégal veut aller dans l’espace mais 80% des élèves fuient les maths comme la peste. Il faut atterrir avant de décoller hein ! 😅
Le 2025-04-09 10:13:29
mounass
L’espace ? C’est cool. Mais qu’on commence par équiper toutes les écoles publiques en électricité et Wi-Fi d’abord, non ?
Le 2025-04-09 10:12:17

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