Mariée depuis deux ans, Awa Dieng, femme de ménage originaire de Ndiaganiao, a vu sa vie basculer dans un tourbillon d’émotions et de décisions tragiques. La jeune femme a interrompu une grossesse de cinq mois, un geste qui l’a conduite, ainsi que ses deux amants, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Au cœur de cette affaire, un amour complexe et une série de relations adultérines.
Awa était déjà mariée à un homme, mais entretenait une liaison secrète avec Serigne Moustapha Dieng, son premier amour. L’histoire aurait pu se résumer à une simple infidélité, mais l’arrivée d’un second amant, El Hadji Malick Kane, va compliquer davantage cette situation déjà instable.
La relation entre Awa et Malick, entamée après une rencontre fortuite sur le chemin du travail, s’est développée parallèlement à sa liaison avec Serigne Moustapha. Pendant cinq mois, Awa jonglait entre ses rôles d’épouse et de maîtresse, dissimulant la réalité de sa vie à sa famille et à ses deux amants.
La situation prend une tournure dramatique lorsqu’Awa découvre qu’elle est enceinte de Serigne Moustapha, qui accepte sans hésitation sa paternité. Toutefois, peu après cette annonce, Malick réapparaît dans la vie d’Awa, et c’est lui qui, connaissant la grossesse, influence la décision de mettre fin à cette dernière.
Le 22 mars, alors qu’Awa possède des comprimés abortifs, Malick, selon ses déclarations, la rassure en lui affirmant que la procédure serait sans danger. « Tu ne risques rien, ça sortira comme tes menstrues », lui aurait-il dit. Sous l’influence de ces mots, Awa accepte d’avorter. Mais ce qui semblait être une procédure simple se transforme rapidement en un drame.
En pleine nuit, des douleurs insoutenables réveillent la jeune femme, et le fœtus reste coincé entre ses jambes. Dans la panique, Awa est évacuée d’urgence à l’hôpital, où elle avoue avoir pris les comprimés. Le personnel médical, alerté, prévient la police.
L’enquête qui suit met en lumière les rôles de chacun dans cette tragédie. Devant le tribunal, Awa rejette la responsabilité sur Malick, affirmant qu’il l’avait manipulée : « Il s’est joué de moi. J’avais refusé, mais il a insisté. Jamais je n’avais imaginé avorter. » Malick, de son côté, se défend en minimisant son implication, en arguant que c’est Awa qui a pris l’initiative d’acheter les médicaments, et qu’il n’a fait que l’accompagner.
Le procureur, dans son réquisitoire, soutient que la jeune femme savait exactement ce qu’elle faisait et qu’elle souhaitait avant tout éviter que sa famille, restée au village, apprenne la grossesse hors mariage. Estimant que les faits sont graves, il requiert deux ans de prison ferme pour les deux prévenus.
Les avocats de la défense, quant à eux, plaident pour une application bienveillante de la loi, déplorant une tentative de faire de Malick un bouc émissaire. Finalement, le verdict tombe : 8 mois de prison ferme pour Awa et Malick. Une décision qui marque la fin d’une histoire de passions, de mensonges et de conséquences dramatiques.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 10/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.