Le leader de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a été arrêté après avoir pris la parole lors d’un rassemblement organisé par son parti politique, le Chadema. Cette incarcération, survenue le 7 avril, soulève des inquiétudes quant à la possibilité d’une nouvelle répression politique à l’approche des élections générales prévues en octobre 2025.
Lissu, un avocat de renom et ancien candidat à la présidence, a été placé en détention avec plusieurs membres clés de son entourage à Mbinga, dans la région de Ruvuma, au sud du pays.
La manifestation, organisée sous la bannière de la campagne « Pas de réformes, pas d’élections », réclame des réformes électorales radicales afin de garantir des élections libres et équitables. Mais la mobilisation a rapidement été dispersée par la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Ce rassemblement faisait partie d’une série d’initiatives menées par le leader de l’opposition, Tundu Lissu à travers le pays, appelant à des changements profonds dans le processus électoral tanzanien. Il a été un ardent défenseur de la démocratie et des réformes depuis sa tentative d’assassinat en 2017, où des tireurs ont ouvert le feu sur sa voiture, le laissant grièvement blessé.
La présidente Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions en 2021 à la suite du décès de son prédécesseur John Magufuli, avait initialement suscité l’espoir en annonçant une ouverture de l’espace politique et un engagement pour la réconciliation nationale. Son gouvernement avait levé l’interdiction des rassemblements publics et permis aux figures de l’opposition en exil, comme Tundu Lissu, de revenir dans le pays.
Cependant, les espoirs nourris au début de son mandat semblent s’effacer, à mesure que les rapports d’enlèvements, d’arrestations et de surveillance accrue des militants politiques se multiplient. De nombreux groupes de défense des droits de l’homme et observateurs internationaux affirment que ces pratiques font écho à la répression sévère qui marquait le régime de l’ex-président Magufuli, où toute forme de dissidence était impitoyablement réprimée.
À l’approche des élections de 2025, l’arrestation du leader de l’opposition pourrait marquer un tournant dans le climat politique en Tanzanie, renforçant les préoccupations sur la liberté d’expression et la tenue d’élections transparentes.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 10/04/2025
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