Le vendredi 11 avril, les principales puissances maritimes ont approuvé la toute première taxe mondiale sur les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) provenant du transport maritime, marquant une avancée historique dans la lutte contre le changement climatique.
D’un montant de 100 dollars par tonne de CO₂, cette taxe s’appliquera aux navires dont les émissions ne sont pas déjà compensées par des contributions au fonds « net zéro » mis en place par l’Organisation maritime internationale (OMI). Elle entrera en vigueur en 2028.
Le secteur du transport maritime est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une part significative attribuée à l’agrandissement progressif des navires et à leur consommation croissante de carburant. Cette taxe s’intègre dans un ensemble de mesures destinées à réduire l’empreinte carbone du secteur tout en encourageant l’adoption de carburants marins plus respectueux de l’environnement.
Arsenio Dominguez, secrétaire général de l’OMI, a salué cet accord, le qualifiant de « bon résultat » pour l’organisation, car il constitue une étape concrète vers l’établissement de mécanismes mondiaux de tarification des émissions. Selon lui, cet accord représente une avancée significative dans le processus de transition énergétique du secteur maritime.
Les négociations ayant mené à cet accord ont rassemblé plus de 60 pays. Les États insulaires du Pacifique, particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, ont joué un rôle moteur en plaidant activement pour cette taxe. D’autres pays comme la Chine, le Brésil et l’Arabie Saoudite ont initialement soutenu un système fondé sur des crédits d’émissions. Finalement, un compromis a été trouvé, combinant l’approche de la taxe et celle des crédits.
Arsenio Dominguez a reconnu la complexité de parvenir à un tel consensus, déclarant : « Il n’est pas facile d’obtenir ces accords. Nous sommes les premiers à parvenir à une entente internationale sur un mécanisme de tarification des émissions. » Cette réalisation est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un domaine historiquement difficile à réglementer à l’échelle mondiale.
En parallèle, l’OMI a également établi de nouvelles normes concernant les carburants utilisés en mer, dans le but de promouvoir des solutions énergétiques moins polluantes. L’ensemble de ces mesures s’inscrit dans un objectif à long terme : atteindre la neutralité carbone du transport maritime d’ici 2050.
Le secteur maritime, pilier essentiel des chaînes d’approvisionnement mondiales, est au cœur des échanges commerciaux internationaux. L’introduction de cette taxe marque donc un tournant décisif dans la lutte contre le réchauffement climatique. À travers cette initiative, l’OMI espère non seulement transformer en profondeur l’industrie maritime, mais aussi inspirer d’autres secteurs et gouvernements à suivre la même voie vers une économie bas carbone.
Article écrit par : Soda Marème
Mis en ligne : 12/04/2025
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