A quoi servent l’OMS et l’Unicef ? : Vaccination infantile en recul - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 22/07/2025 02:07:15

A quoi servent l’OMS et l’Unicef ? : Vaccination infantile en recul

Alors que le monde peine à se relever des séquelles de la pandémie de Covid-19, un constat alarmant vient assombrir l’équilibre sanitaire mondial : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef, 14,3 millions de nourrissons n’ont reçu aucune dose de vaccin en 2024, illustrant un recul préoccupant de la vaccination infantile. Deux facteurs majeurs expliquent cette impasse : la montée en puissance de la désinformation et une réduction drastique de l’aide internationale. Mais au-delà de ces causes visibles, se profile une réalité plus dérangeante : la faillite organisationnelle des deux principales agences onusiennes en charge de la vaccination infantile et de la protection de l’enfance.

Le contexte aurait pu justifier une certaine indulgence : la pandémie a désorganisé les systèmes de santé, les conflits ont entravé l’accès aux populations, et la défiance envers les vaccins a explosé. Mais cinq ans après le début de la crise sanitaire mondiale, il est devenu difficile d’accepter que des institutions disposant de moyens, de réseaux et d’une autorité sans précédent, échouent encore à enrayer une situation évitable.

Depuis 2019, le nombre d’enfants non vaccinés dans les zones de crise est passé de 3,6 à 5,4 millions. Pire encore, les épidémies de rougeole ont doublé entre 2022 et 2024, touchant 60 pays. Ce recul dramatique de la vaccination infantile soulève de sérieuses interrogations. Comment justifier une telle régression, alors même que la vaccination infantile demeure l’un des moyens de prévention les plus simples, les plus efficaces et les moins coûteux de la médecine moderne ?

L’OMS et l’Unicef pointent du doigt la baisse des financements internationaux, notamment américains, un facteur réel, certes. Mais cette seule explication ne suffit pas à couvrir les défaillances structurelles dans la gestion de la vaccination infantile à l’échelle mondiale.

En réalité, ces institutions sont confrontées à un problème de gouvernance et de stratégie. Les campagnes de vaccination manquent de flexibilité, les messages de sensibilisation ne sont pas adaptés aux contextes culturels locaux, et les actions sont souvent pilotées depuis des sièges éloignés, avec une faible implication des acteurs communautaires. Le fossé entre le discours global et la réalité du terrain devient chaque jour plus criant.

Pendant ce temps, certains pays à ressources comparables obtiennent de meilleurs résultats grâce à des stratégies plus décentralisées et participatives. Le Rwanda, par exemple, a maintenu des taux de vaccination supérieurs à 95 % en misant sur les agents de santé communautaires et une forte communication locale. Cette réussite montre bien que les moyens ne font pas tout, et qu’une volonté politique alliée à une gestion rigoureuse peut faire une différence significative.

Il faut reconnaître que l’OMS et l’Unicef, malgré leurs intentions louables, peinent à incarner le leadership qu’exige une crise de cette ampleur. La lutte contre la désinformation est menée avec mollesse, les partenariats avec les gouvernements locaux sont insuffisamment exploités, et les plans d’urgence manquent de réactivité.

Face à cette situation, l’inaction ou la complaisance ne sont plus acceptables. Il faut une refonte profonde de la stratégie mondiale de vaccination infantile, fondée sur la transparence, la responsabilisation, et l’écoute des réalités locales. Le temps n’est plus aux rapports alarmistes mais à des actions concrètes, coordonnées et ambitieuses.

Si rien ne change, les 14,3 millions d’enfants non vaccinés de 2024 ne seront qu’un avant-goût d’une génération exposée à des maladies que l’on croyait reléguées aux oubliettes de l’histoire. Il faut que l’OMS et l’Unicef cessent de se réfugier derrière les excuses budgétaires et fassent enfin preuve de l’efficacité que leur mandat exige.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Soda Sall.
Mis en ligne : 22/07/2025

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Demba
il attendent toujours le pire pour réagir
Le 2025-07-22 17:02:01

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