La Côte d’Ivoire est sous le choc après la mise sous mandat de dépôt de Molare, célèbre figure de la scène musicale, à la suite d’un accident tragique ayant coûté la vie à une passante. Les faits sont graves : l’artiste, au volant de son véhicule, a percuté une femme sur un trottoir. Cette dernière a succombé à ses blessures malgré les efforts de prise en charge. Aujourd’hui, une question capitale s’impose : la justice ivoirienne saura-t-elle s’élever au-dessus du prestige médiatique de Molare pour faire prévaloir l’État de droit ?
L’accident survenu il y a quelques jours a réveillé un profond malaise dans la société ivoirienne, où les dérives au volant sont trop souvent banalisées. Si l’artiste a manifesté une volonté louable en prenant en charge les soins de la victime, cela ne saurait effacer la gravité de l’acte ni exonérer toute responsabilité pénale. Car au-delà de l’émotion, c’est le principe fondamental de l’égalité devant la loi qui est en jeu.
La notoriété de Molare ne peut, ni ne doit, influencer le cours de la justice. Le placement sous mandat de dépôt témoigne d’un premier signal fort envoyé par les autorités judiciaires. Mais suffira-t-il à garantir une procédure rigoureuse, impartiale et exemplaire ?
L’inquiétude est légitime. Dans de nombreux pays, la célébrité devient parfois un bouclier contre la justice. Des précédents existent, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, où des personnalités publiques ont pu bénéficier de clémences discutables. La pression médiatique, l’attachement du public ou même les réseaux d’influence peuvent peser dans la balance.
Dans le cas de Molare, il faut refuser que l’émotion populaire se substitue à l’enquête. La justice ne juge pas des intentions mais des faits. Et les faits, ici, sont tragiques : une vie a été arrachée. Quelles étaient les circonstances exactes ? Y a-t-il eu négligence, excès de vitesse, usage du téléphone ou substances ? L’enquête devra répondre sans complaisance.
D’autres États africains, comme le Sénégal ou le Nigeria, ont vu leur opinion publique se diviser face à des affaires impliquant des célébrités. Dans certains cas, la justice a tenu bon. Dans d’autres, elle a fléchi. L’issue de l’affaire Molare sera donc scrutée bien au-delà des frontières ivoiriennes : elle deviendra un test pour la solidité de l’institution judiciaire face à la tentation de traiter les puissants avec indulgence.
Il ne s’agit pas ici de condamner Molare à l’avance, ni de nier ses qualités humaines ou son rôle dans la culture ivoirienne. Mais il faut rappeler que la justice n’est pas une affaire de compassion ou de notoriété. L’enjeu dépasse un simple fait divers. Il concerne la crédibilité même des institutions.
Si l’émotion est légitime, elle ne doit pas éclipser l’essentiel : dans une République digne de ce nom, la justice doit rester aveugle aux visages et aux réputations. L’affaire Molare est une épreuve pour la justice ivoirienne. Aura-t-elle le courage de tenir ferme, ou fléchira-t-elle devant les projecteurs ? La réponse dira beaucoup de l’état réel de notre État de droit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 24/07/2025
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