Non, le manque de sport n’est pas le problème : Vérité sur l’obésité - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 23/07/2025 02:07:15

Non, le manque de sport n’est pas le problème : Vérité sur l’obésité

Une récente étude parue dans Proceedings of the National Academy of Science vient dynamiter une idée reçue profondément enracinée : non, le manque d’activité physique ne serait pas la principale cause de l’explosion mondiale de l’obésité. C’est la malbouffe, point final. Cette révélation devrait faire trembler les fondations de notre discours dominant. Et pourtant, une fois encore, on préfère culpabiliser les individus que de pointer du doigt les véritables responsables : les géants de l’industrie agroalimentaire et une société complice. Il faut dire les choses telles qu’elles sont.

Depuis des décennies, on ressasse aux personnes en surpoids qu’elles n’ont qu’à “bouger plus”, “manger moins”, “avoir de la volonté”. Cette rhétorique toxique a pénétré jusqu’aux cabinets médicaux, dans les écoles, sur les plateaux télé. Et pendant ce temps, les grandes firmes agroalimentaires continuent de déverser des produits ultra-transformés dans nos supermarchés, inondant nos vies de calories vides et de promesses mensongères. Qui est réellement responsable ? Certainement pas la personne qui lutte tous les jours avec un environnement nutritionnel empoisonné.

L’étude dirigée par Amanda McGrosky démontre, preuves à l’appui, que l’activité physique n’est qu’un facteur mineur de l’épidémie d’obésité dans les pays développés. Plus de 4 000 adultes, sur six continents, ont été analysés. Conclusion ? Les individus des pays riches, souvent stigmatisés pour leur sédentarité, sont en réalité plus actifs que leurs homologues du Sud global. La différence de dépense énergétique est négligeable. Ce qui change, c’est le contenu de l’assiette. Ce qui change, c’est la façon dont les aliments sont transformés, conditionnés, commercialisés.

Les aliments ultra-transformés ne sont pas simplement “mauvais pour la santé” : ils sont conçus pour rendre accro. Additifs, édulcorants, excès de sel, sucre et gras… tout est étudié pour stimuler la faim, retarder la satiété et faire consommer toujours plus. On ne parle pas ici de mauvais choix individuels, mais d’un système d’ingénierie alimentaire qui s’attaque au cerveau des consommateurs. Les firmes savent exactement ce qu’elles font. Elles exploitent les failles biologiques humaines à des fins de profit. Et pendant qu’elles engrangent des milliards, les individus portent seuls le poids de la honte.

Partout dans le monde industrialisé, la logique est la même. Aux États-Unis, en France, au Sénégal, on traite l’obésité comme une faute morale. Mais qui ose dire que dans les quartiers pauvres de Dakar ou les banlieues de Paris, les familles ont accès à une alimentation saine, variée, abordable ? L’obésité est souvent une conséquence de la précarité, pas de la paresse. C’est le prix d’un environnement toxique, pas d’un manque de discipline.

Ce que cette étude ne dit pas, mais que nous devons rappeler, c’est l’inaction coupable des gouvernements. Où sont les politiques ambitieuses pour réguler la publicité ciblée vers les enfants ? Pourquoi les taxes sur les produits ultra-transformés sont-elles si timides ? Pourquoi les lobbies de l’agroalimentaire continuent-ils de dicter leur loi, y compris dans les cantines scolaires ? Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces causes structurelles, aucune campagne “bougez plus” ne changera la donne.

Il faut arrêter de faire peser sur les épaules des individus obèses la responsabilité d’un fléau qui dépasse de loin leurs choix personnels. L’étude d’Amanda McGrosky vient nous rappeler une vérité simple : ce n’est pas le corps qui est défaillant, c’est le système. Cessons de culpabiliser les victimes et désignons les coupables : une industrie alimentaire prédatrice et des politiques complaisantes. Le combat contre l’obésité ne se gagnera pas dans les salles de sport, mais dans les conseils d’administration des multinationales et les bureaux ministériels.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 23/07/2025

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