Prison ferme pour un commentaire : Censure politique en Côte d’Ivoire - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 26/07/2025 06:07:00

Prison ferme pour un commentaire : Censure politique en Côte d’Ivoire

Le 18 juillet dernier, un tribunal d’Abidjan a condamné à trois ans de prison ferme un stagiaire infirmier pour une publication jugée insultante envers le président Alassane Ouattara. Ce jeune homme, manifestement emporté par la provocation, a écrit sur Facebook : « Si la mère de Dramane avait avorté, Dieu allait lui pardonner, elle aurait sauvé l’Afrique. »

Une phrase choquante, certes, mais cette affaire met en lumière une réalité bien plus préoccupante : la censure politique en Côte d’Ivoire prend désormais la forme de décisions judiciaires lourdes, à quelques mois d’un scrutin présidentiel capital.

La Côte d’Ivoire entre dans une phase électorale sensible, et l’affaire suscite de vives inquiétudes. Si le respect dû aux institutions et aux personnalités publiques est un principe fondamental, il ne doit pas être utilisé comme une arme pour réprimer les opinions dissidentes. Or, la sévérité de cette condamnation ne laisse guère de doute : la censure politique en Côte d’Ivoire est désormais juridiquement encadrée, avec un usage ciblé des lois sur la cybercriminalité pour faire taire les critiques les plus virulentes.

Le jeune homme a reconnu ses propos. Il n’a pas tenté de se dérober. Pourtant, trois ans de prison ferme pour un commentaire, aussi déplacé soit-il, soulève la question de la proportionnalité de la peine. Ce verdict s’apparente moins à une mesure disciplinaire qu’à un signal d’intimidation envoyé à tous ceux qui osent s’exprimer librement. La censure politique en Côte d’Ivoire ne s’exerce plus uniquement dans les médias traditionnels : elle pénètre désormais les réseaux sociaux et les tribunaux.

Cette affaire révèle aussi un paradoxe inquiétant. Alors que les affaires de corruption, de violences ou de clientélisme échappent bien souvent aux sanctions, les propos d’un étudiant sans influence déclenchent une réponse judiciaire fulgurante. Il s’agit là d’une censure politique en Côte d’Ivoire appliquée de manière sélective, au bénéfice exclusif des élites politiques, et au détriment des citoyens ordinaires.

Des cas similaires ont été observés au Togo, au Cameroun ou encore au Bénin, où des internautes sont poursuivis ou emprisonnés pour avoir exprimé des critiques à l’encontre du pouvoir. En comparaison, certaines démocraties plus matures tolèrent l’outrance verbale dans le cadre de la liberté d’opinion. En Côte d’Ivoire, au contraire, la censure politique se renforce, sous couvert de légalité.

En définitive, cette affaire n’est pas un simple fait divers numérique : elle symbolise un tournant dangereux pour la démocratie ivoirienne. Le recours à la répression judiciaire pour contenir la parole publique témoigne d’un système de plus en plus fermé à la contradiction. Il est urgent que la société civile, les intellectuels et les défenseurs des droits humains s’opposent fermement à la censure politique en Côte d’Ivoire, qui ne dit pas son nom, mais agit avec efficacité et brutalité.

On ne construit pas une démocratie stable en emprisonnant des opinions. On la construit en les confrontant. Et c’est précisément cela que la censure politique en Côte d’Ivoire cherche aujourd’hui à éviter.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Patrice Kouakou.
Mis en ligne : 24/07/2025

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