À quelques jours du coup d’envoi de l’Afrobasket féminin 2025, l’équipe nationale du Sénégal vient de s’incliner face au Mali (77-69) lors d’un match amical disputé à Abidjan. Une défaite qui aurait pu être anodine si elle ne révélait pas une réalité bien plus inquiétante : à l’approche imminente de la compétition, nos Lionnes cherchent encore leurs repères. Et c’est tout simplement inacceptable. Cette préparation est indigne d’une nation de basketball comme le Sénégal.
Le Sénégal est historiquement l’une des grandes puissances du basketball féminin africain, avec 11 titres de champion d’Afrique à son actif. Mais ces dernières années, l’équipe peine à transformer son passé glorieux en succès contemporains. L’Afrobasket est l’occasion rêvée de reconquérir le sommet. Pourtant, une fois de plus, le retard pris dans la préparation risque de nous coûter cher. Et ce n’est pas une simple défaite contre le Mali qui devrait inquiéter c’est ce qu’elle révèle sur l’état de notre équipe.
Perdre un match amical n’est pas un drame en soi. Mais perdre en jouant sans schéma clair, sans automatisme et sans intensité à une semaine d’une grande compétition, c’est là que le bât blesse. Comment peut-on encore chercher des « repères » à quelques jours d’un tournoi continental ? Cela signifie que rien n’a été planifié sérieusement. Ni le staff technique, ni les responsables de la fédération ne semblent avoir pris la mesure de l’enjeu.
Absence de stabilité tactique, une équipe nationale doit arriver à un tournoi avec un plan de jeu rôdé. Or, les Lionnes semblent toujours en phase d’expérimentation. À ce stade, c’est du bricolage.
Sélection tardive et floue, la liste définitive des joueuses semble avoir été arrêtée dans l’urgence. Où est la logique de construction d’un groupe solide, travaillé sur plusieurs semaines ?
Manque de matchs amicaux pertinents, affronter le Mali une fois ne suffit pas. Où sont les autres oppositions de qualité ? Où sont les stages d’élévation de niveau ? Nos adversaires, comme le Mali, enchaînent les confrontations sérieuses pendant que nous improvisons.
Dysfonctionnements chroniques dans l’organisation, ce n’est pas la première fois que le Sénégal accuse un retard dans ses préparatifs. À chaque grande échéance, c’est le même refrain : manque de moyens, cafouillage logistique, improvisation. Et toujours les mêmes résultats décevants.
Prenons l’exemple du Nigeria ou du Mali. Ces nations ont structuré leurs préparations avec rigueur, intégrant des joueuses de la diaspora, multipliant les stages et les matchs de haut niveau. Le résultat ? Des équipes compétitives, régulières et prêtes mentalement. Nous, en revanche, semblons croire que l’expérience seule suffira. Grave erreur.
Il est temps d’arrêter avec les préparations à la va-vite et les discours rassurants qui masquent des échecs annoncés. Une équipe nationale, c’est un symbole, une fierté. Et elle mérite mieux qu’une gestion approximative. Si rien n’est fait dans l’urgence pour rétablir de la rigueur, alors oui, le Sénégal connaîtra une nouvelle désillusion. Et cette fois, il faudra que les responsables rendent des comptes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mbacke Cisse.
Mis en ligne : 25/07/2025
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