Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Dans un entretien récemment accordé à RMC Sport et relayé par Record, Abdou Diallo, défenseur central des Lions du Sénégal, a exprimé son épanouissement au sein du club qatari Al Arabi SC. Il s’y dit « en famille », épanoui, et confiant quant à sa place en équipe nationale malgré son éloignement des grandes compétitions européennes. Mais évoluer au Qatar, aussi confortable cela puisse-t-il paraître, constitue un recul en matière d’exigence sportive. Ce choix, loin d’être anodin, pèse sur la performance collective des Lions du Sénégal.
Depuis quelques années, le Qatar attire plusieurs joueurs africains avec des contrats juteux et des conditions de vie optimales. Mais ce paradis artificiel masque un championnat faiblement compétitif. La Qatar Stars League, bien que généreuse financièrement, est loin des standards tactiques, physiques et techniques des ligues européennes comme la Premier League, la Bundesliga ou la Liga. En parallèle, la sélection sénégalaise, victorieuse à la CAN 2021, se prépare à défendre son titre en 2025 dans un contexte de forte concurrence continentale.
Abdou Diallo affirme que sa vie professionnelle n’a pas fondamentalement changé. Pourtant, le passage d’un club comme le PSG ou RB Leipzig à la ligue qatarie ne peut être comparé à une simple continuité. Il s’agit d’un changement de paradigme : du haut niveau à un championnat de confort. Un cadre familial, un rythme d’entraînement similaire et une ambiance chaleureuse sont certes importants, mais ils ne remplacent pas l’intensité des duels face aux meilleurs attaquants du monde. L’environnement qatarien est trop permissif, peu exigeant. Le fait que les équipes « jouent sans trop calculer » est révélateur : il ne s’agit pas ici de football de haut niveau, mais d’un jeu spectaculaire plus proche du divertissement que de la compétition rigoureuse.
En jouant au Qatar, Diallo se prive d’affrontements hebdomadaires contre des adversaires de très haut niveau. Ce manque de rythme se ressent forcément en sélection nationale.
La CAN ou la Coupe du monde exigent une préparation physique et mentale maximale. Or, le Qatar n’offre ni l’intensité ni la pression nécessaires pour s’y préparer pleinement.
À l’heure où des joueurs comme Kalidou Koulibaly ou Ismaïla Sarr évoluent dans des championnats plus exigeants, maintenir des éléments issus de ligues « mineures » affaiblit la cohérence compétitive de l’équipe.
L’image que renvoie Diallo peut inciter de jeunes talents sénégalais à privilégier le gain immédiat plutôt que la progression sportive, ce qui est dangereux pour la relève.
Des exemples similaires abondent. Des joueurs comme Yannick Bolasie (RD Congo) ou Odion Ighalo (Nigéria) ont vu leur niveau chuter après un passage en Arabie Saoudite ou au Qatar. À l’inverse, Sadio Mané, en choisissant le Bayern puis Al-Nassr, a rapidement été confronté à un dilemme : maintenir un niveau d’élite ou plonger dans l’oubli compétitif.
De nombreux sélectionneurs africains l’ont compris. Djamel Belmadi (Algérie) ou Rigobert Song (Cameroun) privilégient les joueurs en activité dans les grandes ligues. Pourquoi ? Parce qu’en Europe, chaque match est une épreuve de vérité, un révélateur de niveau réel. Ce que la Qatar Stars League, malgré tout le discours marketing, ne peut offrir.
Le cas Abdou Diallo n’est pas isolé, mais il est symptomatique d’une tendance préoccupante. Choisir le Qatar pour des raisons de confort personnel est un droit. Mais prétendre que cela n’a aucun impact sur la performance en sélection est une illusion. Le football de haut niveau ne tolère pas la demi-mesure. À l’approche de la CAN 2025, le Sénégal ne peut se permettre de compter sur des joueurs qui n’évoluent plus dans des contextes compétitifs exigeants. Le mérite, en sélection, doit se juger à l’aune de la performance… pas du confort.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 04/08/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





