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Alors qu’il devait affronter Abdoulaye Fall au second tour de l’élection à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), Mady Touré a annoncé son retrait du processus électoral. Il dénonce avec fermeté de graves irrégularités et des actes de corruption flagrants.
Mady Touré n’est pas un inconnu dans le paysage sportif sénégalais. Fondateur du club Génération Foot, il incarne depuis des années une vision du football fondée sur la formation, la transparence et l’intégrité.
Déjà candidat en 2013 et en 2021, il était revenu en 2025 pour tenter, une fois encore, d’insuffler un nouveau souffle à la FSF. Mais cette énième tentative a été stoppée net. Selon lui, les dés étaient pipés dès le départ. Corruption, manipulation et absence totale de neutralité ont miné le processus électoral.
Ce retrait brutal n’est pas une simple décision personnelle. Il est le reflet d’un système verrouillé, gangrené par des pratiques opaques qui ne laissent aucune place à la compétition loyale. Le fait que Mady Touré préfère se retirer plutôt que de participer à un second tour qu’il juge illégitime est en soi un acte de protestation fort. Ce n’est pas un aveu de faiblesse, mais un cri d’alarme ignoré, un avertissement clair lancé à l’opinion publique et aux institutions.
D’abord, la crédibilité de la FSF est profondément entamée. Quand un candidat reconnu pour sa droiture jette l’éponge en dénonçant la corruption, cela ne peut être pris à la légère. Ensuite, cette affaire renforce l’idée que nos instances sportives sont incapables de garantir des processus transparents et équitables, ce qui entache la réputation du Sénégal à l’international.
Le monde du football observe, analyse, et juge. Et dans ce contexte, le Sénégal donne l’image d’un pays où même le sport est victime de pratiques douteuses. Enfin, le silence assourdissant des autorités étatiques interpellées par Mady Touré est une erreur grave. En ne réagissant pas, l’État cautionne indirectement cette mascarade.
Ce scandale électoral n’est pas isolé. En Côte d’Ivoire, en 2020, la Fédération Ivoirienne de Football a également été secouée par des accusations similaires, conduisant la FIFA à suspendre le processus électoral. À la différence près qu’une intervention internationale a permis de rétablir un minimum d’ordre. Pourquoi ne pas envisager une supervision externe au Sénégal pour restaurer la confiance ? Plus largement, des fédérations sportives à travers le monde ont su faire preuve de transparence : le Sénégal peut et doit en faire autant.
Le retrait de Mady Touré ne doit pas être relégué au rang d’un simple épisode électoral. Il révèle une faillite morale et institutionnelle de la FSF, qui porte atteinte à l’image du pays sur la scène internationale. À l’heure où le football sénégalais brille sur le terrain, il sombre dans les coulisses. Le contraste est criant, inadmissible.
Il faut que les Sénégalais exigent des comptes à ceux qui dirigent leur sport. Il est temps que la transparence devienne la règle, pas l’exception. Et surtout, que l’État rompe son silence. Le football sénégalais mérite plus que cette mascarade.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fallou Fall.
Mis en ligne : 09/08/2025
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