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L’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur (ANAQ-Sup) a récemment tiré la sonnette d’alarme : les doctorats délivrés par certains établissements privés ne sont pas reconnus par l’État sénégalais. Ce constat alarmant illustre une dérive inquiétante dans notre système éducatif où, face à la demande croissante de formation, certains acteurs peu scrupuleux transforment l’éducation en un simple commerce lucratif.
Le Sénégal, à l’instar de nombreux pays africains, connaît une croissance rapide de sa population estudiantine, avec un appétit grandissant pour des formations supérieures et surtout des diplômes de haut niveau comme le doctorat. Cet engouement est lié à la recherche d’une meilleure insertion professionnelle et d’une reconnaissance internationale. Malheureusement, certains établissements privés, en quête de profit facile, profitent de cette soif d’apprentissage pour proposer des formations qui ne respectent ni les normes académiques ni la réglementation officielle.
L’ANAQ-Sup rappelle que les doctorats délivrés en dehors des cadres réglementaires, notamment par des établissements privés non habilités, n’ont aucune valeur légale ni académique. Cette situation fait peser un risque sérieux de tromperie sur les étudiants qui investissent temps, argent et espoir dans des cursus illégitimes.
L’enseignement supérieur privé a sa place dans l’écosystème éducatif sénégalais, à condition qu’il respecte des standards rigoureux et que les diplômes délivrés soient reconnus. Or, la multiplication d’offres illégales fragilise le système. D’une part, ces faux doctorats dévalorisent les diplômes authentiques, nuisent à la réputation des institutions légitimes et brouillent la confiance des employeurs et partenaires internationaux.
D’autre part, les étudiants victimes de ces pratiques se retrouvent dépourvus face à un marché du travail où leur diplôme est contesté. Cela engendre frustration, chômage déguisé et perte de ressources pour les familles. Cette dérive constitue une atteinte grave à la mission fondamentale de l’éducation : former des compétences réelles, reconnues et mobilisables pour le développement.
Face à cette situation, les simples mises en garde de l’ANAQ-Sup, bien qu’utiles, sont insuffisantes. Il est impératif que l’État sénégalais déploie des moyens plus contraignants : contrôles rigoureux, sanctions exemplaires contre les établissements frauduleux, et campagnes de sensibilisation auprès des étudiants et familles.
Par ailleurs, la transparence dans la liste officielle des établissements habilités et des diplômes accrédités doit être largement diffusée, avec des mécanismes d’alerte accessibles au grand public. Le rôle de la régulation doit s’accompagner d’un soutien accru aux établissements publics et privés sérieux, pour garantir une offre de qualité adaptée aux besoins réels.
Cette problématique n’est pas unique au Sénégal. Dans plusieurs pays africains et ailleurs, la multiplication d’établissements privés non contrôlés pose les mêmes défis. Par exemple, en Côte d’Ivoire et au Nigéria, les autorités ont mis en place des comités d’accréditation stricts et des campagnes anti-fraude, avec des résultats encourageants. Ces expériences montrent qu’une régulation forte combinée à une communication claire peut restaurer la confiance et protéger les étudiants.
Cet épisode révèle une triste réalité : la formation supérieure, surtout au niveau doctoral, devient parfois une marchandise vendue sans respect des exigences académiques. Cette situation compromet non seulement les parcours individuels des jeunes sénégalais, mais aussi la réputation et la valeur des diplômes nationaux. Face à ce constat, l’État ne doit pas se contenter de mises en garde. Il doit renforcer les contrôles, sanctionner les établissements illégitimes et protéger les étudiants.
La lutte contre ce fléau est un impératif pour garantir une éducation de qualité, fondée sur la compétence réelle et la reconnaissance internationale. C’est à ce prix que le Sénégal préservera l’intégrité de son système éducatif et offrira un avenir digne à sa jeunesse.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 15/08/2025
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