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L’affaire révélée cette semaine concernant Serigne Saliou Ndiaye, acteur apprécié et « social media manager » chez Sénégal Numérique SA (Senum), repose sur des faits alarmants : entre janvier 2024 et juin 2025, il aurait détourné près de 46,4 millions FCFA en se servant abusivement de la carte bancaire de l’entreprise pour ses achats personnels, revendables ensuite sur des plateformes en ligne. Ces actes sont inacceptables, et l’argument de « pression sociale » ne saurait justifier une telle irresponsabilité.
Senum, cité comme fer de lance de la transformation numérique de l’État sénégalais, repose sur l’intégrité et la confiance des citoyens. Or, découvrir qu’un employé a pu manipuler des instruments financiers internes durant dix-huit mois traduit une fragilité institutionnelle grave. L’audit interne et les relevés bancaires ont mis au jour la supercherie : des transactions via Alibaba, Shein, Netflix, Yango (pour près de 16 millions FCFA), Canva, Metricool et autres, pour des achats personnels ou destinés à des proches.
Ce qui nous frappe, au-delà du montant, c’est la méthode méthodique et cynique de Ndiaye : il a stocké les données bancaires professionnelles sur son ordinateur, utilisé son identifiant Apple personnel, et détourné les fonds sans que personne ne s’en aperçoive pendant des mois. Invoquer des difficultés personnelles ou un salaire jugé insuffisant (440 000 FCFA) est non seulement déplacé, mais trahit une faible noblesse de caractère.
La pression ne légitime pas le vol : nombreux sont ceux qui, malgré des salaires modestes, font preuve de dignité et défendent des valeurs supérieures à leur besoin matériel.
La lâcheté assumée : préférer le détournement à la transparence est une fuite face à l’adversité, un choix lâche plutôt qu’un appel à la solidarité ou un effort partagé.
Le manque d’intégrité coûte cher à tous : ces actes minent la confiance des citoyens envers les institutions publiques, fragilisant la mission même de Sénégal Numérique.
Dans d’autres administrations ou entreprises publiques, des employés confrontés à des difficultés personnelles ont souvent cherché des solutions collectives, comme le dialogue, la négociation d’avances de salaire, ou des aides sociales internes. Ici, le recours au crime est d’autant plus répréhensible qu’il conduit aussi à du blanchiment de capitaux et à un usage égoïste de ressources publiques.
Il serait simpliste de réduire cette affaire à une crise personnelle ou à un déséquilibre financier individuel. Non, c’est bien une question de valeurs : courage, transparence, responsabilité. Je refuse d’accepter que la « pression sociale » serve d’alibi aux comportements les plus égoïstes. J’appelle donc les autorités compétentes à pousser l’enquête jusqu’au bout, à renforcer les contrôles internes à Senum, et à instaurer des mécanismes d’alerte sociale ou de soutien aux agents en détresse légitime, avant qu’ils ne succombent à la tentation du détournement. Le grand public mérite des institutions publiques irréprochables, et chaque agent une prise en charge humaine et digne, plutôt que des excuses lâches.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ahmed T Diallo.
Mis en ligne : 19/08/2025
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