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L’annonce récente du sélectionneur DeSagana Diop pour la 31e édition de l’AfroBasket masculin, où il dirige les Lions du Sénégal, a été accueillie avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Ancien joueur NBA respecté, Diop incarne une force tranquille, reconnue pour son calme et son management réfléchi.
Cependant, derrière cette image rassurante, des choix controversés, notamment l’exclusion surprise de l’ailier prometteur Babacar Sané, soulèvent de sérieuses interrogations sur la gouvernance et la transparence au sein du basket sénégalais. Cet épisode illustre malheureusement des pratiques d’injustice et de favoritisme qui minent le potentiel de notre sport national.
Depuis 1997, le Sénégal, pourtant grande nation du basket africain, reste bloqué à seulement cinq titres lors de l’AfroBasket masculin. Malgré des talents prometteurs et une histoire riche, l’équipe peine à retrouver le sommet du continent. Cette stagnation s’explique en partie par des problèmes structurels qui dépassent le simple cadre sportif. La sélection nationale, loin d’être un espace purement méritocratique, semble souvent sujette à des choix opaques, où les critères sportifs sont mêlés à des logiques de copinage ou de préférence personnelle.
L’exclusion de Babacar Sané, jeune espoir talentueux et ami proche de Jean-Jacques Boissy, récemment retenu dans la sélection, est symptomatique. Cette décision, prise tardivement et sans explications claires, a provoqué une vive réaction sur les réseaux sociaux, dénonçant une injustice flagrante. Le sélectionneur, bien qu’appuyant cette décision sur une expérience similaire en G-League, oublie qu’en équipe nationale, ces choix ont un poids symbolique et impactent profondément la cohésion du groupe. La gestion humaine ne peut être réduite à une simple logique comptable ou tactique, surtout quand elle implique de jeunes talents à fort potentiel.
Au-delà de ce cas, cette situation pose une question fondamentale : comment construire une équipe compétitive quand des joueurs prometteurs sont écartés sans transparence ni explication ? Le favoritisme et le copinage ne font qu’éroder la confiance des joueurs et du public envers la fédération et ses dirigeants. Ce mal n’est pas unique au basket sénégalais. Dans d’autres pays africains, mais aussi à l’international, des fédérations ont su mettre en place des processus clairs et objectifs, favorisant le mérite et le dialogue pour bâtir des équipes solides et unies.
Prenons l’exemple du Rwanda, adversaire direct du Sénégal dans la compétition, qui a réussi à structurer son basket autour d’une gouvernance plus transparente et participative, permettant à de jeunes talents d’émerger et de s’exprimer pleinement. Cette approche a permis aux Rwandais de progresser et de gagner en crédibilité sur la scène continentale. Le Sénégal ne peut se permettre de rester prisonnier de ses anciennes méthodes.
Si le Sénégal veut véritablement renouer avec la victoire à l’AfroBasket, il doit d’abord s’attaquer à ses démons internes. Le succès sportif ne peut être durable que si la sélection nationale est fondée sur le mérite, la compétence et la justice. Il est urgent que le basket sénégalais mette fin aux pratiques d’injustice et de favoritisme qui minent son avenir. Le talent ne suffit plus, il faut une gouvernance exemplaire et transparente pour redonner confiance à tous les acteurs du sport roi africain.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ablaye Diop.
Mis en ligne : 19/08/2025
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