Un président déjà pressé : La FSF sur une pente glissante - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Eva | Publié le 23/08/2025 02:08:15

Un président déjà pressé : La FSF sur une pente glissante

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Le 2 août 2025, Abdoulaye Fall a été élu président de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Pourtant, plus de deux semaines après son élection, il n’a toujours pas officiellement pris ses fonctions, la passation de pouvoir étant suspendue à la publication d’un rapport de la commission électorale, attendu depuis des jours. Pendant ce temps, le nouveau président multiplie les déplacements officiels à l’étranger, comme s’il était déjà en poste.

Cette situation révèle un dysfonctionnement institutionnel profond au sein de la FSF, où l’opacité et le mépris des procédures menacent la crédibilité de l’institution.

L’élection d’Abdoulaye Fall a été marquée par des irrégularités et des retards. Selon plusieurs sources, le scrutin a été entaché de dysfonctionnements organisationnels, de failles de sécurité (comme des délégués photographiant leur vote dans l’isoloir), et d’un mode de vote décidé in extremis, provoquant des heures de retard et des contestations immédiates.

La commission électorale, chargée de garantir la transparence du processus, a déjà dû examiner plusieurs recours et reporter des assemblées générales, signe d’un processus électoral loin d’être apaisé. Dans ce contexte, le retard dans la publication du rapport final, alors que la passation de pouvoir est prévue « au plus tard jeudi », soulève des questions légitimes : pourquoi un document aussi important prend-il autant de temps ? Quelles irrégularités ou quels désaccords bloquent sa publication ?

Agir en tant que président avant même d’être officiellement investi est un manquement grave aux règles de gouvernance. Abdoulaye Fall s’est rendu au Maroc et en Mauritanie en tant que « président de la FSF », alors que sa légitimité n’est pas encore actée. Une telle précipitation est d’autant plus problématique qu’elle s’inscrit dans une culture de l’improvisation et du contournement des procédures, déjà pointée du doigt dans d’autres fédérations africaines.

La FIFA, par exemple, exige que les transitions de pouvoir soient claires, rapides et transparentes, afin d’éviter toute ambiguïté sur la légitimité des dirigeants. En agissant ainsi, Abdoulaye Fall donne l’impression de considérer les règles comme des formalités secondaires, ce qui affaiblit la confiance dans les institutions sportives sénégalaises.

Le cas de la FSF n’est malheureusement pas isolé. En Afrique, plusieurs fédérations ont été suspendues par la FIFA pour ingérence politique, mauvaise gouvernance ou absence de transparence. Le Kenya, par exemple, a vu sa fédération suspendue en 2004 après une interférence gouvernementale dans le processus électoral. Au Sénégal, les conflits entre l’État et les fédérations sportives sont fréquents, souvent liés à des luttes de pouvoir, des nominations contestées ou des financements opaques. Ces crises répétées montrent que le football africain peine à se doter de structures stables et professionnelles, au détriment des joueurs, des clubs et des supporters.

La FSF ne peut se permettre de reproduire ces erreurs. Le football sénégalais, déjà fragilisé par un déficit financier important et des performances sportives en baisse, a besoin d’une gouvernance exemplaire. La publication tardive du rapport électoral, les visites officielles prématurées et l’absence de communication claire alimentent les doutes sur la légitimité du nouveau président et la santé de l’institution.

La passation de pouvoir retardée et l’attitude d’Abdoulaye Fall sont symptomatiques d’un malaise plus large : celui d’une fédération qui peine à respecter les règles les plus élémentaires de bonne gouvernance. Pour restaurer la confiance, la FSF doit clarifier sans délai les raisons du retard, publie le rapport électoral, et organise une passation de pouvoir conforme aux standards internationaux. Les acteurs du football sénégalais, les partenaires et les supporters méritent mieux qu’une transition bâclée et des procédures opaques.

La crédibilité de la FSF est en jeu. Il est temps d’agir avec rigueur, transparence et respect des institutions. Le football sénégalais ne peut se permettre de rester otage des dysfonctionnements institutionnels.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Paul.
Mis en ligne : 23/08/2025

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