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Le Sénégal, après avoir dominé le football africain en 2022 en remportant trois Coupes d’Afrique des nations (CAN) dans différentes catégories (seniors, U20 et U17), n’a pas réussi à conserver ces titres. En 2025, le constat est sans appel : le pays a officiellement perdu toutes ses couronnes, y compris le CHAN, battu en demi-finales par le Maroc.
Aucune catégorie d’âge n’est épargnée, et la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) semble n’avoir aucun plan B. Après avoir tout perdu, elle se retrouve sans projet, sans leader, et sans crédibilité.
En 2022, le Sénégal était au sommet du football africain, avec un palmarès exceptionnel : victoire en CAN seniors, en CAN U20, en CAN U17, et au CHAN. Les Lions étaient admirés, craints, et semblaient intouchables. Pourtant, en moins de trois ans, tout s’est effondré. Les éliminations se sont enchaînées : huitièmes de finale en CAN 2023, quarts de finale en CAN U17 et U20, et enfin, la perte du titre de CHAN en 2025, cédé au Maroc après une défaite aux tirs au but. Même le Beach Soccer, dernier trophée en date, ne peut masquer l’ampleur de l’échec : c’est une discipline marginale, qui ne compense en rien les défaites dans les compétitions majeures.
La FSF, plutôt que de tirer les leçons de ces revers, persiste dans ses erreurs. Les choix des sélectionneurs, la gestion des joueurs, et la préparation des équipes restent critiquables. Pire, la fédération est aujourd’hui plongée dans une crise financière et institutionnelle sans précédent, avec une trésorerie en chute libre (-58% en 2024), des subventions en baisse, et des projets d’infrastructures à l’arrêt. Les élections internes sont contestées, des recours juridiques sont déposés, et des accusations de corruption pèsent sur la gouvernance.
L’échec n’est pas limité à une équipe ou à une génération. Seniors, U20, U17, et même l’équipe locale du CHAN ont tous connu des éliminations précoces. Cela révèle un problème systémique : le Sénégal ne forme plus de talents capables de rivaliser au plus haut niveau. Les centres de formation sont défaillants, les jeunes joueurs manquent de compétition et d’encadrement, et les clubs locaux peinent à jouer leur rôle de vivier.
La FSF semble incapable de s’adapter. Les mêmes erreurs se répètent : sélectionneurs maintenus malgré les mauvais résultats, absence de plan de succession, et préparation insuffisante des compétitions. Les dirigeants, plutôt que de se remettre en question, se réfugient derrière des excuses ou des promesses creuses. La perte du CHAN, compétition réservée aux joueurs évoluant en Afrique, est particulièrement révélatrice : elle prouve que le problème ne vient pas seulement de l’absence des stars européennes, mais bien d’une défaillance globale du système.
Le Sénégal a remporté la CAN Beach Soccer pour la huitième fois en 2024. Si ce titre est honorable, il ne doit pas servir d’alibi. Le Beach Soccer reste une discipline secondaire, qui ne peut remplacer les échecs dans les compétitions majeures. S’y accrocher revient à se voiler la face, plutôt qu’à affronter la réalité.
Pendant que le Sénégal s’enfonce, d’autres nations progressent. Le Maroc, finaliste du CHAN 2025 et demi-finaliste de la Coupe du Monde 2022, a su structurer son football, investir dans ses infrastructures, et former une génération de joueurs compétitifs. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a su rebondir après des échecs, en changeant de sélectionneur et en modernisant sa gestion. Ces pays montrent qu’avec une vision claire et une gouvernance rigoureuse, il est possible de performer durablement.
La FSF n’a pas su anticiper le renouvellement de l’équipe. Aucune politique de détection et de formation n’a été mise en place pour préparer l’avenir.
Gestion financière désastreuse : La trésorerie de la FSF a chuté de 58% en 2024, et les subventions de la FIFA et de la CAF ont diminué. Les projets d’infrastructures sont gelés, et le matériel sportif s’accumule inutilisé dans des entrepôts.
Les élections de la FSF sont entachées d’irrégularités, et des recours juridiques se multiplient. La légitimité des dirigeants est remise en question, ce qui paralyse toute tentative de réforme.
Après chaque défaite, les mêmes discours reviennent : « Il faut analyser », « On va rebondir ». Pourtant, rien ne change. La FSF semble incapable de tirer les leçons de ses échecs.
Le Sénégal, hier champion d’Afrique, est aujourd’hui une nation en crise. La FSF, sans projet ni crédibilité, a mené le football sénégalais dans une impasse. Sans une refonte totale de sa gouvernance, sans un investissement massif dans la formation et les infrastructures, et sans une remise en question profonde, les Lions risquent de disparaître du paysage footballistique africain.
Il faut que les dirigeants assument leurs responsabilités, que les supporters exigent des comptes, et que l’État intervienne pour sauver un patrimoine national. Sinon, le Sénégal ne sera plus qu’un lointain souvenir du football africain.
Combien de défaites faudra-t-il encore pour que la FSF comprenne l’urgence de la situation ? Le temps presse, et chaque jour perdu est un pas de plus vers l’oubli.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Matar Diop
Mis en ligne : 04/09/2025
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