L’école choisit l’interdiction : Un potentiel pédagogique ignoré - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Education | Par Eva | Publié le 26/09/2025 08:09:30

L’école choisit l’interdiction : Un potentiel pédagogique ignoré

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La récente décision du ministère de l’Éducation nationale d’interdire l’usage des téléphones portables dans les écoles et collèges a suscité de vifs débats. Si certains y voient une solution pour lutter contre la distraction et la triche, cette mesure soulève une question fondamentale : et si, plutôt que de bannir, on apprenait aux élèves à maîtriser ces outils ?

En tant qu’outil pédagogique, le téléphone portable offre des opportunités d’apprentissage et de responsabilité que l’interdiction totale risque de gâcher. Une approche plus nuancée, comme celle adoptée dans d’autres pays, serait bien plus bénéfique pour préparer les élèves à un monde où le numérique est omniprésent.

Depuis 2018, certains pays ont encadré l’usage des téléphones à l’école, et certaines politiques récentes marquent une radicalisation de cette approche. Pourtant, les outils numériques occupent une place grandissante dans le quotidien des élèves et des familles et peuvent utilement concourir aux apprentissages et à l’acquisition de connaissances et de compétences. Dans le même temps, d’autres pays privilégient l’encadrement plutôt que l’interdiction, en intégrant le téléphone comme support pédagogique sous supervision.

L’argument principal en faveur de l’interdiction repose sur l’amélioration du climat scolaire et de la concentration. Certaines expérimentations ont effectivement montré des effets positifs sur le bien-être et l’attention. Cependant, ces résultats ne doivent pas occulter le potentiel éducatif des téléphones. Bien utilisés, ils permettent d’accéder à des ressources en ligne, de réaliser des recherches, d’utiliser des applications éducatives ou encore de développer des compétences numériques essentielles. Plutôt que de priver les élèves de ces opportunités, pourquoi ne pas leur apprendre à en faire un usage raisonné et responsable ?

Les téléphones portables ne sont pas que des sources de distraction. Ils peuvent servir de calculatrices, de dictionnaires, de caméras pour des projets scientifiques ou de supports pour des exercices interactifs. Des enseignants innovants les utilisent déjà pour des activités pédagogiques. Par ailleurs, le monde professionnel exige une maîtrise des outils numériques. En interdisant totalement les téléphones, l’école se coupe des réalités contemporaines et prive les élèves d’un apprentissage crucial : savoir utiliser la technologie de manière critique et responsable.

Plusieurs pays ont choisi la voie de l’encadrement. Dans certaines régions, les téléphones sont autorisés à des fins pédagogiques, sous supervision, et leur usage est circonscrit dans le temps. Cette approche permet de concilier concentration et éducation au numérique, sans tomber dans l’excès d’une interdiction qui, de toute façon, est souvent contournée. De plus, une interdiction totale peut pénaliser les élèves défavorisés, qui n’ont pas toujours accès à d’autres outils numériques en dehors de l’école, aggravant ainsi les inégalités alors que l’école devrait justement les réduire.

À l’international, les expériences sont contrastées. Dans certains pays où l’interdiction est stricte, les débats restent vifs sur son efficacité réelle. D’autres établissements qui ont choisi l’encadrement rapportent une meilleure appropriation des outils par les élèves, sans sacrifier la qualité de l’apprentissage.

L’interdiction des téléphones à l’école est une mesure simpliste, qui néglige leur potentiel éducatif et le besoin d’éduquer les élèves à un usage responsable. Plutôt que de bannir, il serait plus judicieux d’encadrer, de former et d’intégrer ces outils dans les pratiques pédagogiques. L’école doit préparer les élèves à vivre dans une société numérique, pas les en protéger artificiellement. Une approche équilibrée, combinant règles claires et accompagnement, serait bien plus bénéfique pour tous. L’enjeu n’est pas d’interdire, mais d’éduquer.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Oumou.
Mis en ligne : 26/09/2025

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