Le Rwanda en RDC, guerre sans fin : Jusqu'à quand le massacre impuni ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 25/09/2025 01:09:00

Le Rwanda en RDC, guerre sans fin : Jusqu'à quand le massacre impuni ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Les combats ont repris dans l’est de la République démocratique du Congo. Encore. Toujours. Comme si la vie des Congolais ne valait rien. Comme si la souveraineté de la RDC était une coquille vide, bonne à être piétinée par des rebelles et leurs parrains étrangers. Dimanche 21 septembre, à Nzibira, au Sud-Kivu, les combattants du M23 ont de nouveau frappé, pénétrant dans le cœur d’une cité minière stratégique. Au Nord-Kivu, les tirs crépitent autour de Katobi, près de Pinga.

Pendant ce temps, à Doha, les négociations tournent en rond, et la médiation qatarienne ose parler de « confiance » alors que le sang coule à flots. Les FARDC appellent les soldats enrôlés de force à déserter, faute de mieux. Mais où est la dignité de la RDC dans tout cela ? Où est le respect dû à un État souverain ?

Assez de demi-mesures. Assez de diplomatie molle. La RDC a le droit de se défendre, et elle le fera. Si le Rwanda persiste à jouer les pyromanes, il devra en assumer les conséquences. Car cette fois, Kinshasa ne pliera pas. La riposte sera rigoureuse, implacable.

Depuis des années, le M23 n’est que le bras armé du Rwanda. Les preuves s’accumulent, accablantes : rapports de l’ONU, images satellites, témoignages. En janvier 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin osé le dire clairement : le M23 agit avec le soutien des Forces de défense rwandaises, qui ont déployé jusqu’à 6 000 hommes sur le sol congolais, équipés d’armes lourdes, de missiles sol-air, et même de véhicules blindés. Goma, Bukavu, Walikale… les villes tombent les unes après les autres, tandis que Kigali nie, ment, et continue de piller les ressources congolaises. Le Rwanda a violé l’intégrité territoriale de la RDC, installé des administrations parallèles, recruté des enfants soldats, et commis des crimes de guerre. Pourtant, où sont les sanctions ? Où est la fermeté de la communauté internationale ?

Les négociations de Doha ? Une mascarade. Les cessez-le-feu ? Du papier toilette. Chaque trêve est systématiquement violée, chaque accord bafoué. Le M23, dopé par le soutien rwandais, se moque des déclarations de principes et des appels au dialogue. Pendant ce temps, les civils paient le prix fort : plus de 7 millions de déplacés, des milliers de morts, des villages rasés, des femmes violées, des enfants affamés. La crise humanitaire est l’une des pires au monde, mais le monde regarde ailleurs.

Que font l’ONU, l’Union africaine, les grandes puissances ? Elles condamnent, parfois. Elles appellent au calme. Elles organisent des sommets. Et puis ? Rien. La résolution 2773 du Conseil de sécurité exige le retrait du M23 et des forces rwandaises. Résultat : le M23 avance toujours, le Rwanda ricane, et les FARDC, malgré leur courage, sont submergées par des adversaires mieux armés, mieux entraînés, mieux financés.

La France, les États-Unis, la Chine ont tous « exigé » le retrait du Rwanda. À quoi bon ? Kigali se moque des mots. Il faut des actes. Des sanctions ciblées contre les responsables rwandais, un embargo sur les armes, le gel des avoirs de ceux qui profitent de cette guerre. Mais non : on préfère les communiqués tièdes et les poignées de main hypocrites.

Pendant ce temps, les médiations régionales (SADC, EAC) s’enlisent dans les divisions. L’Ouganda, accusé de jouer double jeu, déploie des troupes… pour protéger ses intérêts, pas ceux de la RDC. Le Qatar, hôte des négociations, reste optimiste, comme si la bonne volonté suffisait à arrêter les balles.

Et Kinshasa ? Le gouvernement congolais a ses faiblesses, c’est vrai. Corruption, division, manque de stratégie claire. Mais comment résister quand on est seul face à une coalition de prédateurs ? Le Rwanda veut les minerais, l’Ouganda veut son influence, et les Congolais, eux, veulent juste vivre en paix.

La RDC n’est pas un protectorat. Elle n’a pas à subir l’occupation de ses terres par des armées étrangères. Si le Rwanda veut la guerre, qu’il l’assume. Mais cette fois, la réponse sera à la hauteur de l’aggression. Les FARDC, avec l’appui des milices locales (Wazalendo) et des partenaires sérieux, doivent reprendre l’initiative. Pas question de reculer d’un pouce. Les zones occupées doivent être libérées, par la force si nécessaire.

Assez de diplomatie molle. Si Kigali persiste, la RDC a le droit de riposter, y compris en ciblant les intérêts rwandais. Pas question de laisser le Rwanda exporter son instabilité en toute impunité. Les sanctions économiques, le boycott des produits rwandais, la fermeture des frontières : tout doit être sur la table.

Les déplacés, les violés, les affamés n’ont que faire des déclarations de Doha. Ils veulent la sécurité. La MONUSCO, discréditée, doit soit agir, soit partir. Place à une force africaine robuste, mandatée pour chasser le M23 et ses alliés.

Où sont les pays africains ? Pourquoi la SADC et l’EAC ne font-ils pas front commun ? La RDC ne peut pas être abandonnée. Si l’Afrique ne se défend pas elle-même, qui le fera ?

Cette situation rappelle les pires heures du continent : l’invasion de l’Ouganda et du Rwanda en 1998, qui a plongé la RDC dans une guerre totale. Aujourd’hui, c’est la même recette : un pays voisin (le Rwanda) instrumentalise une rébellion pour piller les ressources, avec la complicité passive de la communauté internationale. En 1998, des millions de morts plus tard, le monde a enfin réagi. Combien de morts faudra-t-il en 2025 pour que les capitales occidentales et africaines sortent de leur torpeur ?

Regardez l’Ukraine : quand un pays est envahi, on lui envoie des armes, on sanctionne l’agresseur. Pourquoi un deux poids, deux mesures ? La vie d’un Congolais vaut-elle moins que celle d’un Européen ?

La RDC est à la croisée des chemins. Soit elle accepte de devenir un État fantoche, un champ de bataille pour les appétits étrangers. Soit elle se redresse, avec l’appui de ceux qui croient encore en la justice et en la souveraineté.

Les combats ont repris. Tant mieux. Qu’ils servent de déclic. Que les FARDC, soutenues par un peuple excédé, infligent au M23 et à ses parrains une défaite cuisante. Que le Rwanda comprenne que son aventure a un coût. Que le monde comprenne que la RDC n’est pas à vendre.

Assez de larmes. Assez de sang. L’heure est venue de rendre coup pour coup. La RDC a droit au respect. Elle l’aura. Par la négociation si possible, par la force si nécessaire.

Et que personne ne doute de sa détermination.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bernard.
Mis en ligne : 25/09/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top