Robe moulante, piercing au dos : Mia Guissé brise les tabous avec élégance - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Eva | Publié le 08/10/2025 08:10:30

Robe moulante, piercing au dos : Mia Guissé brise les tabous avec élégance

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La récente prestation de Mia Guissé au festival Bam’Art de Bamako a marqué les esprits : robe moulante, dos décolleté, piercing apparent, et une énergie scénique à couper le souffle. Les médias ont surtout retenu son « look hot », mais c’est bien plus qu’une simple tenue qui s’est jouée sur cette scène. Mia Guissé a transformé l’espace artistique en un terrain d’émancipation, où le corps féminin s’affirme, se libère, et redéfinit les normes.

La scène musicale africaine, longtemps soumise à des codes stricts de pudeur et de conformisme, voit émerger une génération d’artistes qui refusent les carcans. Mia Guissé, comme avant elle Yemi Alade, Angélique Kidjo ou Nandy, utilise son art pour revendiquer une liberté corporelle et une confiance en soi sans compromis. Ces artistes ne se contentent pas de chanter : elles incarnent une révolution silencieuse, où le style vestimentaire devient un langage politique, un acte de résistance contre les attentes traditionnelles imposées aux femmes.

À Bamako, Mia Guissé n’a pas seulement performé : elle a affirmé sa présence. Sa robe moulante et son piercing, loin d’être de simples accessoires, sont des déclarations. Ils disent : « Mon corps m’appartient. Mon art aussi. » Cette prestation s’inscrit dans une lignée d’artistes africaines qui, de Angélique Kidjo à Yemi Alade, ont utilisé leur image pour bousculer les conventions. Kidjo, avec ses tenues colorées et ses collaborations engagées, et Alade, avec son style flamboyant et ses textes féministes, ont ouvert la voie à une expression sans complexe de la féminité africaine. Mia Guissé, en choisissant de montrer son corps avec élégance et assurance, participe à cette redéfinition de la place de la femme dans l’industrie musicale.

En Afrique de l’Ouest, où les femmes artistes sont souvent jugées sur leur apparence autant que sur leur talent, Mia Guissé rappelle que la scène est un lieu de réinvention. Son attitude répond aux critiques récurrentes sur la « tenue correcte » des femmes, comme celles qu’elle a déjà subies au Sénégal, où des ONG conservatrices ont tenté de censurer son style. En refusant de reculer, elle montre que l’art ne peut être enfermé dans des normes étroites.

Le piercing et la robe moulante ne sont pas anodins. Ils symbolisent une appropriation du corps féminin, longtemps contrôlé par des regards extérieurs. Comme l’écrit le collectif des Amazones d’Afrique, « porter fièrement notre épée de féministe » passe aussi par l’affirmation de soi, sans excuse ni justification.

Mia Guissé s’inscrit dans la continuité de figures comme Angélique Kidjo, qui a fait de son style un outil de lutte pour les droits des femmes, ou Yemi Alade, dont les tenues traditionnelles revisitées célèbrent une féminité africaine moderne et fière. Ces artistes prouvent que la provocation peut être élégante, et que l’audace vestimentaire est un moyen de briser les tabous.

Cette dynamique n’est pas isolée. Au Kenya, Muthoni Drummer Queen utilise le rap pour dénoncer le sexisme ; au Bénin, les Amazones d’Afrique chantent contre les violences faites aux femmes ; en Tanzanie, des artistes comme Saida Karoli revendiquent leur place dans une industrie dominée par les hommes. Mia Guissé, en électrisant Bamako, rejoint ce mouvement panafricain où l’art devient un levier de changement social.

La prestation de Mia Guissé au Bam’Art est bien plus qu’un show : c’est un manifeste. En assumant son corps et son style, elle incarne une jeunesse africaine qui refuse les diktats et revendique sa liberté. Son exemple rappelle que l’art est un espace de résistance, où chaque geste compte. À l’heure où les femmes artistes du continent multiplient les initiatives pour briser les plafonds de verre, Mia Guissé, par son audace et son talent, contribue à écrire une nouvelle page de l’histoire culturelle africaine une page où les femmes ne demandent plus la permission d’exister, mais s’imposent, avec grâce et détermination.

Et vous, comment voyez-vous l’évolution de la place des femmes dans la musique africaine ? Le débat est ouvert, et l’art, lui, continue de tracer le chemin.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laurent Diop.
Mis en ligne : 08/10/2025

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