Choc au Mali : Les jihadistes frappent encore, qui sera le prochain ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 23/10/2025 01:10:00

Choc au Mali : Les jihadistes frappent encore, qui sera le prochain ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

L’enlèvement récent de deux journalistes de l’ORTM au Mali, survenu près de Konna, illustre la réalité à laquelle sont confrontés les professionnels des médias dans ce pays. Cet événement n’est pas un incident isolé, mais plutôt le reflet d’un climat de peur omniprésent qui règne sur la presse malienne. Il faut dénoncer l’échec des autorités à garantir la sécurité et la liberté d’expression, deux piliers essentiels d’une société démocratique.

Le Mali, en proie à l’instabilité depuis des années, est devenu un terrain fertile pour les groupes jihadistes, notamment le Jnim, qui s’illustre par des enlèvements ciblés. Le 14 octobre, Daouda Koné, récemment nommé directeur de l’ORTM à Douentza, et son cameraman Salif Sangaré, ont été enlevés alors qu’ils circulaient dans un minibus. Dans un pays où la voix des journalistes est souvent réduite au silence, cet enlèvement souligne à quel point ces professionnels sont devenus des cibles, considérés comme des représentants d’un État en déliquescence.

L’article d’origine met en lumière la situation désastreuse des journalistes au Mali, mais il ne fait qu’effleurer la profondeur de cette crise. En effet, l’enlèvement de Koné et Sangaré n’est que le dernier d’une série d’incidents qui ont vu des journalistes, comme Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné, disparaître sans laisser de traces. Ces disparitions sont le reflet d’un environnement où la liberté de la presse est non seulement menacée par des acteurs non étatiques, mais aussi par des autorités qui préfèrent museler la critique plutôt que de garantir la sécurité de leurs citoyens.

Les journalistes maliens vivent dans une peur constante, une réalité qui rappelle celle des journalistes en zone de guerre, où chaque mot peut être une menace. Ce climat de terreur est exacerbé par le fait que les autorités de transition, issues du coup d’État militaire de 2020, imposent une censure draconienne. Les journalistes, comme des funambules sur un fil, jonglent avec la nécessité de rapporter la vérité tout en évitant les sanctions. La situation est d’autant plus alarmante que des organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty et RSF, dénoncent régulièrement ces atteintes à la liberté d’expression.

Les journalistes maliens ne sont pas seulement victimes des jihadistes, mais aussi d’un État qui échoue à protéger ses citoyens. En effet, la peur qui les habite est le produit d’un double assaut : d’un côté, les menaces physiques des groupes armés, et de l’autre, la répression étatique. À l’instar des oiseaux en cage, ils sont piégés dans un système qui les condamne à l’auto-censure, alors qu’ils devraient être les gardiens de la démocratie. La comparaison est frappante : tout comme les citoyens d’un pays en guerre, les journalistes maliens sont contraints de vivre dans l’angoisse, sans savoir s’ils reviendront un jour chez eux.

Pour renforcer cet argument, il faut rappeler le sort d’Abdoul Aziz Djibrilla, tué en 2023, ou d’Olivier Dubois, enlevé en 2021 et libéré après deux ans de captivité. Ces cas illustrent la réalité brutale à laquelle font face les journalistes au Mali. En outre, la multiplication des enlèvements et des assassinats montre une tendance inquiétante, et les autorités semblent impuissantes, voire complices de cette situation. Comment peut-on parler de démocratie lorsque ceux qui rapportent les faits sont réduits au silence, ou pire, enlevés et tués ?

La situation des journalistes au Mali est alarmante et ne peut plus être ignorée. L’enlèvement de Koné et Sangaré est un cri d’alarme sur l’échec des autorités à protéger la liberté d’expression et la sécurité des citoyens. Il faut que cette réalité soit reconnue et que des actions concrètes soient mises en œuvre pour garantir un environnement sûr pour les journalistes.

Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager pour la défense de la liberté de la presse. Exigez des comptes de la part des autorités, soutenez les journalistes dans leur quête de vérité, et ne laissez pas la peur étouffer la voix de la démocratie au Mali.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Salimata Cissoko.
Mis en ligne : 23/10/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top