Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
La 2e édition du programme de Speak Up Africa met en lumière l’importance de renforcer la visibilité des chercheurs africains. Pourtant, un constat alarmant persiste : l’Afrique ne représente que 2 % des essais cliniques mondiaux. Ce chiffre, révélateur d’un manque d’intérêt et de soutien pour la recherche locale, interroge sur la sincérité des discours autour de la souveraineté sanitaire du continent.
Le programme “Les Voix africaines de la science” a été initié dans un contexte où le financement de la santé et de la recherche en Afrique reste largement insuffisant. Malgré les promesses de développement et d’innovation, les chercheurs africains peinent à obtenir le soutien nécessaire pour mener à bien leurs travaux. La rencontre, qui rassemble des scientifiques de plusieurs pays africains, vise à plaider pour une meilleure allocation des ressources financières. Pourtant, il est difficile d’ignorer que ces efforts sont souvent vains face à une réalité qui montre une indifférence persistante envers la recherche scientifique sur le continent.
Les efforts de Speak Up Africa visent à rendre la voix des scientifiques africains plus audible. Cependant, cette initiative ne fait que masquer un problème plus profond : la marginalisation de l’Afrique dans le domaine des essais cliniques. Le Dr Babacar Guèye, en évoquant le faible pourcentage d’essais cliniques réalisés en Afrique, met en lumière une situation qui semble être le reflet d’un désintérêt généralisé pour la recherche locale. En effet, comment espérer une véritable souveraineté sanitaire si les ressources et les opportunités sont concentrées ailleurs, laissant les chercheurs africains dans l’ombre ?
Les arguments en faveur d’une plus grande représentation de l’Afrique dans les essais cliniques sont multiples. Premièrement, les essais menés sur le continent sont essentiels pour répondre aux besoins spécifiques des populations africaines. À l’instar d’un jardinier qui cultive des plantes adaptées à son sol, il faut que les recherches soient menées par et pour les Africains. Deuxièmement, l’absence de soutien à la recherche locale renforce une dépendance vis-à-vis des solutions importées, ce qui nuit à l’autonomie sanitaire du continent. En d’autres termes, cela revient à construire un bâtiment sur des fondations instables, voué à s’effondrer à la première tempête.
L’angle de cet article se concentre sur la contradiction entre les discours sur la souveraineté sanitaire et la réalité des investissements en recherche en Afrique. Les responsables, tels que le Dr Guèye, plaident pour une coopération entre pays africains, mais sans un soutien financier conséquent, ces efforts risquent de rester lettre morte. La comparaison avec d’autres régions du monde, où la recherche est soutenue par des financements substantiels, souligne encore plus l’inefficacité des politiques actuelles. Si l’on ne parvient pas à mobiliser les ressources nécessaires, l’Afrique continuera à être un spectateur passif sur la scène mondiale de la recherche.
Des études montrent que les pays qui investissent dans leur propre recherche voient des améliorations significatives dans leur santé publique et leur développement économique. Par exemple, le Brésil et l’Inde ont su développer leurs capacités de recherche grâce à des politiques publiques favorisant l’innovation. En revanche, l’Afrique, malgré ses richesses humaines et naturelles, reste à la traîne. Les chiffres sont éloquents : moins de 1 % du PIB africain est consacré à la recherche et au développement, un chiffre bien en deçà des recommandations internationales.
Bien que Speak Up Africa présente une initiative louable, il ne fait que masquer une réalité préoccupante : l’Afrique est largement sous-représentée dans les essais cliniques mondiaux. Les discours sur la souveraineté sanitaire ne peuvent se traduire en actions concrètes sans un engagement réel et un soutien financier accru. Il faut que les décideurs prennent conscience de cette situation et agissent en conséquence.
Les citoyens, les chercheurs et les décideurs africains doivent se mobiliser pour exiger une augmentation des financements en recherche. Ensemble, nous devons faire entendre notre voix et plaider pour un avenir où la science africaine pourra véritablement prospérer.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papis F.
Mis en ligne : 01/11/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





