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Les récentes déclarations de Me Olivier Sur, avocat de l’ancien président Macky Sall, concernant les rapports financiers liés à la dette publique cachée. Cependant, derrière le vernis d’une défense axée sur la forme, se cache une tentative manifeste de minimiser la gravité des accusations. Je soutiens que ces allégations d’irrégularités ne sont rien d’autre qu’une stratégie pour détourner l’attention des véritables enjeux de transparence.
La question de la dette publique cachée a suscité une vive controverse au Sénégal. Alors que les rapports de diverses institutions, comme l’Inspection générale des Finances et la Cour des comptes, mettent en lumière des anomalies, la défense de Macky Sall s’emploie à discréditer ces documents. La position de Me Sur soulève des interrogations sur la volonté réelle d’établir un débat transparent autour de la gestion financière du pays.
Dans sa sortie médiatique, Me Sur a souligné que les rapports incriminés sont “entachés d’irrégularités” et manquent de transparence. Cependant, cette focalisation sur la forme semble plus être un écran de fumée qu’un véritable appel à la clarté. En affirmant que le rapport de l’Inspection générale des Finances aurait été déposé hors délai, il ne fait que jouer sur les mots pour détourner l’attention des questions fondamentales : pourquoi ces irrégularités existent-elles et quel impact ont-elles sur la confiance du public ?
Premièrement, l’argument selon lequel le rapport de la Cour des comptes n’a pas été signé par l’Assemblée plénière ne doit pas occulter le fond du problème. Il est facile de pointer du doigt des erreurs procédurales pour se dédouaner, mais cela ne fait que renforcer l’idée que l’on cherche à cacher des vérités dérangeantes. Comme le dit le proverbe, “l’arbre qui cache la forêt” est souvent utilisé pour décrire une situation où l’on focalise sur des détails au détriment de l’essentiel.
Deuxièmement, la question de la transparence dans l’attribution du marché à Mazars, un cabinet présenté comme auditeur indépendant, soulève des doutes quant à l’intégrité du processus. Me Sur se demande s’il y a eu un appel d’offres transparent, mais pourquoi ne pas se demander si la présence même de ce cabinet est justifiée ? L’absence d’informations sur les conditions de désignation de Mazars ne fait qu’ajouter une couche d’opacité à une situation déjà trouble.
Adopter une approche critique face aux déclarations de Me Sur permet de mettre en lumière une réalité troublante : le manque de transparence dans la gestion financière de l’État. En insistant sur les irrégularités des rapports, il semble que l’avocat cherche à détourner le regard des véritables enjeux de la dette cachée. La question n’est pas seulement celle de la forme, mais aussi celle de la confiance que les citoyens peuvent accorder à leurs institutions. Comme l’a souligné Me Sur, “quand un rapport n’est ni publié ni signé régulièrement, il perd sa force morale et juridique.” Mais cette affirmation doit être mise en perspective avec la nécessité d’un véritable audit transparent, plutôt que de se perdre dans les méandres d’une défense procédurale.
Des études récentes montrent que la transparence dans les rapports financiers est cruciale pour maintenir la confiance du public. Selon un rapport de Transparency International, les pays où la transparence financière est assurée connaissent moins de corruption et une meilleure gouvernance. Dans le cas du Sénégal, les dysfonctionnements dans la publication des rapports financiers ne font qu’alimenter les suspicions et renforcent l’idée que quelque chose d’inavouable pourrait être caché.
Les accusations d’irrégularités dans les rapports financiers, bien que légitimes sur le plan procédural, ne doivent pas occulter la nécessité d’un débat transparent sur la gestion de la dette publique. Je reste convaincu que ces manœuvres sont davantage une stratégie pour minimiser la gravité des allégations de dette cachée qu’un véritable appel à la transparence.
Il faut que chaque citoyen s’interroge sur la transparence des institutions et exige des comptes. La lutte pour une gouvernance claire et responsable commence par une prise de conscience collective. Ne laissons pas les débats se perdre dans des détails procéduraux ; exigeons des réponses claires et des audits transparents.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pape Ndiaye.
Mis en ligne : 02/11/2025
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