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Aminata Touré, ancienne Première ministre du Sénégal et actuelle représentante du président Bassirou Diomaye Faye, a récemment dénoncé la discrimination financière dont souffre l’Afrique. Son appel à l’unité des 55 pays africains pour faire baisser les taux d’emprunt semble pourtant naïf face à la complexité des enjeux économiques mondiaux. Peut-on vraiment croire qu’une simple déclaration suffira à inverser des décennies de pratiques néfastes ?
Le système financier international est souvent perçu comme un club exclusif où l’Afrique est laissée pour compte. Les taux d’emprunt exorbitants, quatre fois supérieurs à ceux des autres régions du monde, témoignent d’une injustice criante. Dans ce contexte, la déclaration de Touré prend des allures de cri dans le désert, une tentative louable mais fondamentalement inefficace pour changer la donne.
Lors du Berlin Global Dialogue, une plateforme prestigieuse réunissant des leaders politiques et économiques, Touré a appelé à une action collective. Elle a exigé que les multinationales, qui profitent des ressources naturelles du continent, commencent à payer leurs impôts dans les pays africains. Si ces propos sont justes, ils n’en demeurent pas moins déconnectés de la réalité. À l’instar d’un enfant qui croit qu’un simple souhait peut faire disparaître les nuages, Touré semble sous-estimer la complexité des relations économiques mondiales.
Premièrement, l’idée que les pays africains puissent s’unir et faire pression sur le système financier international est séduisante, mais elle ne prend pas en compte les disparités internes et les rivalités entre États. En effet, chaque pays a ses propres intérêts et priorités, rendant difficile une action collective cohérente.
Deuxièmement, les multinationales, bien que critiquées pour leur évasion fiscale, ont des moyens considérables pour influencer les politiques économiques. Leur pouvoir d’influence dépasse celui des gouvernements africains, qui restent souvent à la traîne. En somme, le plaidoyer de Touré, bien qu’inspirant, semble ignorer la force des lobbies et des intérêts économiques qui régissent le monde.
L’appel d’Aminata Touré, bien que passionné, peut être perçu comme une forme de naïveté face à des enjeux qui nécessitent des solutions complexes et multidimensionnelles. En prônant une voix unie, elle semble négliger les réalités du pouvoir économique et politique. C’est comme si elle croyait qu’en chantant à l’unisson, les pays africains pourraient faire tomber les barrières qui les empêchent d’accéder à des taux d’emprunt équitables.
Pour étayer ce propos, il est essentiel de rappeler que les institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, ont souvent des politiques qui favorisent les pays développés au détriment des pays en développement. Selon un rapport de l’OCDE, les pays africains continuent de payer des taux d’intérêt disproportionnés, ce qui entrave leur développement économique. De plus, la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux par les multinationales représente une perte de revenus colossale pour les économies africaines.
Bien que le discours d’Aminata Touré soit empreint d’un certain idéal, il reste en décalage avec les réalités économiques du monde. L’illusion d’un changement radical par une simple déclaration est trompeuse et pourrait même détourner l’attention des véritables leviers à actionner.
Il faut que nous, en tant que citoyens, prenions conscience de ces enjeux et exigions des solutions concrètes. L’Afrique mérite mieux que des promesses vides. Engageons-nous à soutenir des politiques qui favorisent un véritable changement économique et social sur le continent.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Modou Ndiaye.
Mis en ligne : 04/11/2025
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