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Le 24 octobre dernier, le gouvernement malgache a pris une décision qui résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage politique du pays : l’ancien président Andry Rajoelina a perdu sa nationalité malgache. Ce décret, signé par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, a été confirmé par son entourage, marquant ainsi un tournant tragique dans la carrière d’un homme qui a longtemps aspiré à la grandeur. Cette situation n’est pas simplement un fait administratif, mais bien un symbole éclatant de l’échec personnel et politique d’un homme qui a voulu jouer dans la cour des grands.
Pour comprendre cette décision, il faut remonter à 2014, lorsque Rajoelina a acquis la nationalité française par naturalisation. À l’époque, il justifiait ce choix par le désir de faciliter l’éducation de ses enfants en France. Cependant, cette double nationalité, qu’il a cachée pendant près de dix ans, a été révélée juste avant l’élection présidentielle de 2023, mettant en lumière un manque de transparence qui ne pouvait que nuire à sa crédibilité. À l’heure où Madagascar cherche des leaders intègres, la perte de sa nationalité malgache ne fait que renforcer l’image d’un homme en déroute.
La décision de retirer la nationalité d’Andry Rajoelina est un acte qui va au-delà des simples considérations juridiques. En vertu de l’article 42 du code de nationalité malgache, un citoyen qui acquiert volontairement une nationalité étrangère perd automatiquement sa nationalité malgache. En acquérant la nationalité française, Rajoelina a non seulement trahi son pays d’origine, mais il a également montré un désintérêt flagrant pour les réalités malgaches. Comparons cela à un athlète qui, après avoir représenté son pays, choisit de courir sous une autre bannière. Cela soulève des questions sur sa loyauté et son engagement envers Madagascar.
Premièrement, cette perte de nationalité est une claque pour un homme qui a toujours prétendu être un leader visionnaire. Comment peut-on prétendre diriger un pays si l’on ne se sent pas suffisamment engagé pour en conserver la nationalité ? Deuxièmement, cette situation illustre un échec de sa part à se connecter avec le peuple malgache, qui aspire à des dirigeants qui incarnent des valeurs de loyauté et d’intégrité. Enfin, cette décision, bien qu’elle soit administrative, a des répercussions politiques profondes. Rajoelina est désormais incapable de se représenter aux élections présidentielles, ce qui le prive de toute légitimité pour prétendre à un retour sur la scène politique.
L’angle de cette analyse repose sur le fait que la perte de nationalité d’Andry Rajoelina n’est pas seulement une question de lois et de décrets, mais bien un reflet de son incapacité à incarner les valeurs d’un véritable leader. En choisissant de devenir français, il a, en un sens, renoncé à son identité malgache. C’est un acte qui, à mes yeux, est symptomatique de l’échec d’un homme qui a eu l’occasion de redéfinir Madagascar, mais qui a plutôt choisi de s’exiler dans une autre identité.
Il est intéressant de noter que cette situation n’est pas unique à Rajoelina. D’autres leaders politiques à travers le monde ont également perdu leur nationalité pour des raisons similaires, mais peu ont caché leur double nationalité aussi longtemps. Ce manque de transparence est particulièrement préoccupant dans un pays où la confiance envers les dirigeants est déjà fragile. En outre, la réaction du public malgache face à cette décision pourrait être un indicateur de la direction que prendra la politique nationale dans les années à venir.
La perte de nationalité d’Andry Rajoelina est un événement qui va bien au-delà d’une simple formalité administrative. Elle incarne un échec personnel et politique qui soulève des questions sur son engagement envers Madagascar. Dans un pays qui mérite des leaders authentiques, cette situation ne fait que souligner l’absence de vision et de loyauté d’un homme qui a eu l’occasion de faire la différence.
Ne laissons pas l’histoire de Rajoelina être celle d’un homme isolé, mais plutôt une leçon pour ceux qui aspirent à diriger notre pays.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moustapha Seck.
Mis en ligne : 05/11/2025
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