Taxe punitive sur les paris : L'État frappe là où ça fait mal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 16/11/2025 08:11:30

Taxe punitive sur les paris : L'État frappe là où ça fait mal

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L’introduction d’un prélèvement de 20 % sur les gains des paris et loteries a suscité une vague de colère parmi les parieurs au Sénégal. Ces derniers, indignés par cette nouvelle loi, ont décidé de faire entendre leur voix en entrant en grève pendant 72 heures. À première vue, cette mesure semble plus punitive qu’efficace pour le redressement des finances publiques, et je ne peux m’empêcher de le penser.

Depuis le 1er novembre 2025, tout gain provenant des paris et jeux de hasard est soumis à une ponction de 20 %, sur ordre de la loi 17/2025, adoptée dans le cadre du Plan de redressement économique et social (PRES). Pour un joueur qui remportait 100 000 FCfa, il ne reste plus que 80 000 FCfa. Ce changement brutal ne fait pas que frapper les parieurs, il remet en question l’avenir de tout un secteur qui, jusqu’ici, était un véritable moteur d’emploi et d’économie informelle au Sénégal.

Cette loi, loin d’être une solution miracle pour les finances publiques, ressemble davantage à une sanction infligée à des passionnés de jeux. Les parieurs, qui ont toujours vu dans les paris un moyen de se divertir et d’améliorer leur quotidien, se retrouvent maintenant dans une situation où leur passion est taxée à outrance. C’est un peu comme si l’État leur disait : « Vous avez le droit de jouer, mais à quel prix ? »

Les associations de parieurs, provenant de villes comme Dakar, Thiès ou Ziguinchor, ont décidé de réagir en lançant une grève de 72 heures. Cette mobilisation est bien plus qu’une simple contestation ; c’est un cri de désespoir face à une mesure qui semble ignorer les réalités du terrain. En effet, les parieurs dénoncent une « spoliation » qui ne fait qu’aggraver leur situation. La Lonase, l’organisme en charge de la régulation, se défend en affirmant qu’elle est également touchée par cette taxation, mais cela ne change rien au fait que l’État a choisi de frapper là où ça fait mal.

Premièrement, cette taxe de 20 % sur les gains des paris est une décision qui semble davantage punitive qu’efficace. En réalité, elle ne fait qu’encourager les parieurs à se tourner vers des plateformes étrangères, où les réglementations sont moins strictes. Pour illustrer cette situation, on pourrait comparer cela à un gouvernement qui déciderait de taxer à 100 % les bénéfices des petits commerces : le résultat serait une fermeture massive de boutiques et une perte d’emplois. Deuxièmement, il faut comprendre que cette mesure ne s’attaque pas aux causes profondes des problèmes économiques du pays. Elle ne fait qu’ajouter une couche de complexité à un secteur déjà fragile.

Adopter une approche punitive envers les parieurs ne peut en aucun cas être considéré comme une stratégie viable pour le redressement économique. Au lieu de cela, l’État devrait envisager des solutions qui favorisent le développement du secteur tout en garantissant une taxation juste et équitable. Pourquoi ne pas instaurer un dialogue avec les parieurs et les opérateurs pour trouver des solutions durables ? Ignorer leurs revendications pourrait conduire à une désertion massive des joueurs, ce qui serait catastrophique pour l’économie locale.

Des études montrent que les taxes excessives sur les jeux de hasard peuvent conduire à une augmentation de la fraude et à une perte de revenus pour l’État à long terme. De plus, d’autres pays ayant adopté des politiques similaires ont souvent dû faire marche arrière face aux conséquences négatives sur leur économie. En regardant ces exemples, il est clair que le Sénégal doit éviter de répéter les erreurs du passé.

La taxe de 20 % sur les gains des paris sportifs au Sénégal est une mesure qui semble plus punitive qu’efficace. Elle ne fait qu’aggraver la colère des parieurs et met en péril un secteur vital pour l’économie. Il est temps que l’État prenne conscience de l’impact de ses décisions et engage un véritable dialogue avec les acteurs concernés.

Je vous invite à vous mobiliser et à soutenir les parieurs dans leur lutte contre cette mesure injuste. Ensemble, faisons entendre nos voix pour un avenir meilleur et plus équitable dans le secteur des paris sportifs au Sénégal.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Djiby T.
Mis en ligne : 16/11/2025

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