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Récemment, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une organisation jihadiste liée à Al-Qaïda, a obtenu une rançon record d’au moins 50 millions de dollars pour la libération de trois otages au Mali, dont un ancien général émirati. Cette somme exorbitante soulève des inquiétudes quant à l’impact que cela pourrait avoir sur la sécurité dans la région du Sahel. Je suis convaincu que cette situation crée un précédent dangereux, incitant d’autres groupes à adopter des tactiques similaires, aggravant ainsi une crise sécuritaire déjà fragile.
Le JNIM a toujours été un acteur majeur de l’insécurité au Sahel, mais cette récente demande de rançon marque un tournant inquiétant. Auparavant, les montants demandés pour des otages variaient entre six et dix millions de dollars. Aujourd’hui, avec une somme atteignant les 50 millions de dollars, le groupe affiche une audace sans précédent. Cela témoigne d’une stratégie renouvelée, ciblant des pays qu’il considère comme complices des régimes malien, burkinabè et nigérien. En parallèle, le groupe détient plusieurs otages d’autres nationalités, cherchant à renforcer son influence sur le terrain.
Il est important de comprendre les implications de cette rançon record. En effet, le JNIM semble non seulement vouloir renforcer sa position financière, mais également envoyer un message fort aux gouvernements de la région. Comme une pierre jetée dans l’eau, cette somme risque de créer des ondulations qui encourageront d’autres groupes à suivre cette voie. En d’autres termes, nous pourrions assister à une escalade des kidnappings, où les sommes demandées deviendraient de plus en plus élevées, transformant les otages en véritables marchandises sur un marché noir de la terreur.
Tout d’abord, cette situation met en lumière la vulnérabilité des États de la région face à des groupes armés de plus en plus audacieux. À l’instar d’un feu de forêt qui se propage rapidement, cette dynamique pourrait entraîner une multiplication des actes de violence et des kidnappings. De plus, la rançon versée pour la libération d’un général émirati, impliqué dans le commerce de l’or, illustre comment les enjeux économiques peuvent exacerber les tensions. En effet, plutôt que d’éradiquer le phénomène, ce type de paiement risque de l’encourager, créant ainsi un cercle vicieux.
Ensuite, l’impact de cette rançon sur l’économie locale ne peut être sous-estimé. Le JNIM a déjà imposé un embargo sur les importations de carburant vers Bamako, provoquant une pénurie d’essence et paralysant l’économie. En incendiant des centaines de camions-citernes, le groupe ne fait pas que déstabiliser le pays ; il s’attaque directement aux moyens de subsistance des populations. Comme un voleur dans la nuit, il s’empare des ressources vitales, laissant les citoyens dans l’incertitude et la peur.
Il est normal de considérer les conséquences humaines de cette escalade. Les familles des otages vivent dans l’angoisse, et les communautés locales subissent les répercussions de cette violence. Chaque rançon versée ne fait pas qu’enrichir un groupe armé ; elle alimente également un cycle de souffrance et de désespoir. En tant qu’observateurs, nous devons nous interroger sur notre rôle dans ce cycle. Sommes-nous prêts à accepter que la vie humaine devienne une marchandise, échangée contre des sommes faramineuses ?
Des études montrent que le paiement de rançons peut inciter d’autres groupes à adopter des stratégies similaires, aggravant ainsi la crise sécuritaire. En 2021, un rapport de l’International Crisis Group a souligné que le financement des groupes armés par le biais de rançons ne fait qu’alimenter le cycle de violence. En outre, des pays comme le Niger et le Burkina Faso, déjà touchés par des attaques jihadistes, pourraient voir leur situation se détériorer si cette tendance se poursuit.
La rançon record versée au JNIM pour la libération d’un général émirati représente un tournant dangereux dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ce précédent pourrait inciter d’autres groupes à adopter des tactiques similaires, aggravant ainsi la crise sécuritaire dans la région. Nous devons rester vigilants et conscients des conséquences de nos actions, car chaque rançon versée nourrit un cycle de violence qui affecte des vies innocentes.
Je vous invite à réfléchir à la situation des otages et à l’impact de ces décisions sur notre monde. Engageons-nous à soutenir des solutions durables pour mettre fin à cette spirale de violence et à défendre les droits humains au cœur de cette crise.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Aicha Coulibaly.
Mis en ligne : 19/11/2025
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