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Récemment, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo a décidé de ne pas participer aux élections législatives prévues le 27 décembre. Cette décision, prise lors d’un comité central, soulève de sérieuses interrogations quant à la légitimité et la crédibilité du PPA-CI en tant qu’acteur politique. En choisissant le boycottage, le parti risque de s’enfermer dans une posture marginale sur la scène politique ivoirienne.
La décision du PPA-CI fait suite à l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo lors de la présidentielle du 25 octobre. Le parti a contesté les conditions de ce scrutin, arguant qu’il ne reconnaît pas les résultats. Dans ce climat tendu, le PPA-CI a tenté d’organiser des manifestations, qui ont été réprimées, entraînant des arrestations. Ce contexte « délétère », comme l’indique le parti, semble justifier son choix de ne pas se présenter aux législatives.
La position du PPA-CI, qui semble s’enfermer dans une logique de boycott. Ce choix, bien que motivé par des préoccupations légitimes, pourrait s’avérer contre-productif. En refusant de participer aux élections, le PPA-CI s’éloigne des mécanismes démocratiques et des opportunités de représentation. L’analogie avec un sportif qui, par dépit, refuse de participer à une compétition, alors qu’il pourrait y défendre ses intérêts, illustre bien cette situation.
Premièrement, le boycott des élections pourrait renforcer l’idée que le PPA-CI n’est pas prêt à jouer le jeu démocratique. En s’isolant, le parti risque de perdre le soutien des électeurs qui souhaitent voir un véritable débat politique. Deuxièmement, le PPA-CI, en se retirant, laisse le champ libre à ses concurrents, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui, contrairement à lui, a décidé de se présenter. Ce dernier, en s’alliant avec d’autres formations, pourrait capitaliser sur l’absence du PPA-CI pour renforcer sa position sur l’échiquier politique.
En adoptant une posture de boycott, le PPA-CI semble ignorer les leçons de l’histoire politique ivoirienne. Les partis qui se sont retirés des élections dans le passé ont souvent vu leur influence diminuer, perdant ainsi toute légitimité. La décision de ne pas se présenter aux législatives pourrait être perçue comme un acte de renonciation, éloignant le PPA-CI de ses bases militantes qui aspirent à un changement tangible. En effet, le PPA-CI doit se rappeler que la légitimité ne se construit pas uniquement par la contestation, mais aussi par la participation active au processus démocratique.
Pour illustrer cette dynamique, il est pertinent de se pencher sur les résultats des élections précédentes. En 2021, grâce à une alliance avec le PDCI, le PPA-CI avait réussi à obtenir 18 sièges. Cette fois-ci, en s’abstenant, il abandonne une chance de maintenir ou d’accroître sa représentation. De plus, les conditions d’élections « crédibles » évoquées par le parti sont souvent sujettes à interprétation. D’autres formations politiques, malgré des inquiétudes similaires, choisissent de s’engager dans le processus électoral pour défendre leurs idées et leurs intérêts.
Le choix du PPA-CI de boycotter les législatives du 27 décembre pourrait s’avérer être une erreur stratégique. En se retirant du jeu démocratique, le parti risque de perdre sa légitimité et d’affaiblir sa voix sur la scène politique ivoirienne. Il est crucial pour le PPA-CI de réévaluer sa stratégie et de considérer la participation comme un moyen de défendre ses intérêts et ceux de ses électeurs.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lamine Sow.
Mis en ligne : 22/11/2025
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