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Le 12 novembre 2025, le Tribunal correctionnel de Dakar a prononcé son jugement dans l’affaire d’Abdou Nguer, un chroniqueur qui a été condamné pour offense au chef de l’État. Bien que son co-prévenu ait été relaxé, la décision de condamner Nguer soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression au Sénégal. Ce verdict semble être une manœuvre pour faire un exemple, renforçant ainsi un climat de peur parmi les journalistes et chroniqueurs, et ce, dans un contexte où la liberté de la presse est déjà fragile.
Le cas d’Abdou Nguer s’inscrit dans un paysage médiatique où la critique du pouvoir est souvent perçue comme une menace. La condamnation de Nguer à six mois de prison, dont trois fermes, pour offense au chef de l’État, alors que les accusations de diffusion de fausses nouvelles et d’apologie au crime ont été écartées, soulève des questions sur la justice et l’arbitraire. La relaxe de son co-prévenu, Pape Amadou Ndiaye Diaw, accentue cette perception d’injustice et d’inégalité devant la loi.
La décision du tribunal semble plus punitive qu’équitable. Alors que les charges retenues contre Nguer ont été jugées non fondées, la condamnation pour offense au chef de l’État apparaît comme un acte symbolique destiné à intimider. Comme un phare dans une tempête, Nguer devient le visage d’une répression qui vise à dissuader toute voix dissidente. L’avocat de Nguer, Me Alioune Badara Fall, a exprimé sa déception face à ce verdict, soulignant que la détention de son client était arbitraire. Cette situation rappelle la célèbre phrase de George Orwell : « La liberté, c’est le droit de dire aux autres ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. » Dans ce cas, la liberté d’expression est clairement mise à mal.
La condamnation d’Abdou Nguer va bien au-delà de son cas personnel ; elle envoie un message alarmant à tous les journalistes et chroniqueurs. En condamnant Nguer, le système judiciaire sénégalais semble établir une hiérarchie de la vérité, où la critique du pouvoir est sanctionnée, tandis que d’autres, moins audacieux, sont épargnés. Cette inégalité rappelle la fable de la cigale et de la fourmi, où la fourmi, par son sérieux, échappe aux conséquences d’une vie de débauche, tandis que la cigale, libre de chanter, est punie pour son audace.
L’angle de cette situation est particulièrement préoccupant. La relaxe des co-prévenus, juxtaposition à la condamnation de Nguer, pourrait être perçue comme un stratagème pour créer un climat de peur au sein des médias. En effet, ceux qui osent critiquer le régime pourraient être dissuadés de le faire, craignant des représailles similaires. Ce climat de peur ne fait que saper les fondements d’une démocratie saine et vibrante, où la liberté d’expression devrait être non seulement protégée mais célébrée.
De nombreux rapports d’organisations de défense des droits de l’homme, tels qu’Amnesty International, soulignent que la liberté de la presse au Sénégal est en déclin. Les journalistes sont souvent confrontés à des intimidations, des menaces et des détentions arbitraires. La condamnation d’Abdou Nguer ne fait qu’ajouter une pierre à cet édifice de la répression. Dans un pays où la voix du peuple devrait être entendue, faire taire un chroniqueur par des moyens judiciaires est une atteinte non seulement à l’individu, mais à l’ensemble de la société.
La condamnation d’Abdou Nguer, bien que justifiée par le tribunal, apparaît comme une manœuvre punitive visant à intimider les voix critiques au Sénégal. Ce verdict ne fait qu’accentuer un climat de peur, où la liberté d’expression est menacée. Il est impératif que le public prenne conscience de ces enjeux et s’engage pour défendre la liberté de la presse.
Les citoyens, les journalistes et les défenseurs des droits humains doivent s’unir pour défendre la liberté d’expression. N’acceptons pas que la peur dicte les règles du jeu. Engageons-nous pour un avenir où chaque voix peut s’exprimer sans crainte de représailles.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Oumou Khairy.
Mis en ligne : 28/11/2025
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