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L’annonce récente d’Air Sénégal concernant la commande de neuf Boeing 737 MAX, accompagnée de six Boeing 737 NG, pourrait sembler une avancée vers la modernisation de la flotte. Cependant, ce choix soulève de vives inquiétudes quant à la sécurité et à la fiabilité de ces appareils controversés. En effet, derrière les discours optimistes de Tidiane Ndiaye, le directeur général, se cachent des questions importantes que l’on ne peut ignorer.
Depuis leur mise en service, les Boeing 737 MAX ont été au cœur de plusieurs scandales, notamment en raison de leurs accidents tragiques qui ont coûté la vie à 346 personnes. Malgré des modifications apportées pour améliorer leur sécurité, le modèle reste entaché d’une réputation douteuse. Dans ce contexte, la décision d’Air Sénégal de s’engager avec ces appareils soulève des interrogations sur la prudence de la compagnie nationale et sur l’impact potentiel sur ses passagers.
Tidiane Ndiaye a qualifié cette commande de « stratégique et déterminante », mais peut-on vraiment parler de stratégie quand le choix d’un modèle controversé est en jeu ? La modernisation de la flotte est certes essentielle, mais opter pour des avions qui ont fait l’objet de critiques sévères semble davantage relever de la prise de risques que d’une vision éclairée. La promesse d’économies de carburant et d’une efficacité opérationnelle ne saurait faire oublier les risques inhérents à la sécurité des passagers.
Premièrement, le Boeing 737 MAX, bien qu’il promette jusqu’à 20 % d’économies de carburant, n’est pas exempt de risques. À l’instar d’un véhicule de sport flambant neuf, il peut impressionner par ses performances, mais cela ne garantit en rien sa fiabilité sur le long terme. De plus, les économies réalisées sur le carburant ne compensent pas les inquiétudes croissantes des passagers quant à leur sécurité.
Deuxièmement, la déclaration de M. Ndiaye sur la nécessité d’atteindre une « taille critique » pour démocratiser le transport aérien semble, à bien des égards, déconnectée des réalités. En effet, la sécurité des passagers devrait primer sur des considérations de taille de flotte. C’est un peu comme choisir une voiture de luxe pour impressionner, tout en ignorant les rappels de sécurité qui pèsent sur le modèle.
Le choix du Boeing 737 MAX, loin d’être une simple décision commerciale, apparaît comme une démarche hasardeuse qui pourrait compromettre la réputation d’Air Sénégal. Alors que le monde entier se montre de plus en plus vigilant sur la sécurité aérienne, la compagnie nationale semble faire fi de ces préoccupations. Le risque encouru pourrait bien se retourner contre elle, au moment où elle cherche à établir Dakar comme un hub aérien de référence en Afrique de l’Ouest.
Des études récentes montrent que la perception de la sécurité est un facteur déterminant pour les passagers lors du choix d’une compagnie aérienne. Les compagnies qui ont opté pour des modèles plus sûrs, comme l’Airbus A320, ont vu leur clientèle augmenter, tandis que celles qui continuent à utiliser des modèles controversés, comme le 737 MAX, peinent à regagner la confiance du public. Air Sénégal, en s’engageant dans cette voie, risque de perdre des passagers au profit de compagnies plus prudentes.
La décision d’Air Sénégal de commander des Boeing 737 MAX, tout en promettant modernisation et efficacité, semble plus risquée qu’elle ne le laisse paraître. La sécurité des passagers doit être la priorité absolue, et le choix de ces appareils controversés soulève des questions légitimes. Air Sénégal doit reconsidérer ses priorités et s’assurer que la sécurité n’est pas sacrifiée sur l’autel de la compétitivité.
Les passagers et les parties prenantes doivent faire entendre leur voix. Exigeons une transparence totale sur les choix faits par Air Sénégal et veillons à ce que la sécurité aérienne ne soit pas mise de côté au profit de considérations commerciales. Engageons-nous pour un transport aérien plus sûr et plus responsable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima T
Mis en ligne : 06/12/2025
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