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L’affaire du refus d’extradition de Madiambal Diagne par la France a récemment suscité des réactions vives au Sénégal, notamment de la part d’Ousmane Sonko. Ce dernier a annoncé son intention d’appliquer une politique de réciprocité en matière d’extradition, un choix qui semble capitaliser sur un sentiment anti-français. Cette position pourrait exacerber les tensions internationales et nuire aux relations bilatérales.
La France a récemment décidé de ne pas extrader Madiambal Diagne, journaliste sénégalais, qui fait l’objet de poursuites judiciaires au Sénégal. Cette décision a été perçue par certains comme une ingérence dans la souveraineté nationale. En réponse, Ousmane Sonko a exprimé une volonté de réciprocité, affirmant que « tout pays qui refuse l’extradition verra le Sénégal appliquer la même réponse ». Cette déclaration soulève des questions sur les motivations derrière cette position et son impact sur les relations diplomatiques.
L’énoncé de Sonko, bien que fondé sur un principe de souveraineté, semble davantage être une manœuvre politique qu’une réelle volonté d’améliorer la coopération judiciaire. En effet, en utilisant l’affaire Diagne pour alimenter un discours anti-français, Sonko cherche à galvaniser un soutien populaire en jouant sur les émotions et les ressentiments historiques. Cette approche pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les relations entre le Sénégal et la France, deux pays qui ont des liens historiques et culturels profonds.
Premièrement, l’argument de la réciprocité, bien qu’attrayant sur le papier, peut mener à une escalade des tensions. En adoptant une posture antagoniste, Sonko risque de nuire à la coopération judiciaire et à la lutte contre la criminalité transnationale. À titre d’exemple, si chaque pays adopte une approche similaire, cela pourrait créer un cycle de représailles qui compliquerait davantage les échanges internationaux.
Deuxièmement, la décision de Sonko d’exploiter cette situation pour renforcer son image politique pourrait détourner l’attention des véritables enjeux sociopolitiques auxquels le Sénégal fait face. En mettant l’accent sur un sentiment nationaliste, il pourrait négliger des questions cruciales telles que l’économie, la santé et l’éducation, qui nécessitent une attention urgente.
Sonko semble jouer sur une corde sensible, en utilisant l’affaire Diagne comme un symbole de résistance contre une France perçue comme néocoloniale. Cependant, cette stratégie pourrait s’apparenter à un double tranchant. En effet, en se positionnant ainsi, il risque de polariser l’opinion publique et de créer un climat de méfiance envers des partenaires internationaux essentiels. Ce type de rhétorique, bien qu’efficace à court terme, pourrait nuire à la réputation du Sénégal sur la scène mondiale.
Il est important de rappeler que la France et le Sénégal ont des accords de coopération qui vont au-delà des simples questions d’extradition. Le Sénégal bénéficie d’une aide au développement français significative, et une détérioration des relations pourrait compromettre ces avantages. De plus, des experts en relations internationales soulignent que des tensions diplomatiques peuvent avoir des répercussions économiques, notamment sur le tourisme et les investissements.
La position d’Ousmane Sonko sur la réciprocité en matière d’extradition, bien que fondée sur des principes de souveraineté, semble davantage être une opportunité politique qu’une solution pragmatique. En capitalisant sur un sentiment anti-français, il risque de nuire aux relations bilatérales et à la stabilité du pays. Il faut que les leaders politiques privilégient le dialogue et la coopération plutôt que de se laisser emporter par des discours nationalistes.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Momy.
Mis en ligne : 18/12/2025
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