Quand le dialogue se perd : La stratégie de Paul Kagame - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 17/12/2025 10:12:15

Quand le dialogue se perd : La stratégie de Paul Kagame

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Les récentes déclarations du président rwandais Paul Kagame concernant la crise entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda mettent en lumière une rhétorique davantage axée sur la mise en cause des autorités congolaises que sur une réelle volonté de résoudre le conflit. Ces propos suscitent des doutes sur son engagement sincère pour la paix.

La tension entre la RDC et le Rwanda est aggravée par des accusations mutuelles liées au soutien de groupes armés, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et l’AFC/M23. La fermeture de l’aéroport de Goma, point clé pour l’acheminement de l’aide humanitaire, a accentué cette situation. Alors que le président français Emmanuel Macron annonçait une réouverture imminente, la réalité sur le terrain reste complexe et marquée par des jeux de pouvoir.

Paul Kagame a critiqué les autorités congolaises pour leur prétendu non-respect des accords passés. Il a évoqué des discussions pour organiser une rencontre avec Félix Tshisekedi à Washington, tout en exprimant un scepticisme sur l’issue de ces échanges. Son attitude rappelle celle d’un joueur de poker qui blufferait pour masquer son incapacité à faire avancer les choses tout en accusant les autres de ne pas jouer le jeu.

Le président rwandais semble plus attaché à faire valoir ses propres conditions qu’à instaurer un dialogue constructif. En affirmant que la paix ne peut pas être une faveur, il oublie que coopération et bonne volonté sont essentielles pour bâtir des relations diplomatiques solides. Il se positionne comme un donneur de leçons, laissant entendre que la paix serait un jeu à somme nulle.

Son argumentation repose sur des accusations envers les autorités congolaises, mais manque de propositions concrètes pour progresser vers la paix. En se focalisant sur les FDLR, il détourne l’attention des véritables enjeux humanitaires et politiques de la région. À l’image d’un chef d’orchestre qui ne dirige que les violons, Kagame semble vouloir imposer sa propre mélodie sans tenir compte des autres acteurs impliqués.

De plus, son affirmation selon laquelle la situation humanitaire se serait améliorée depuis l’arrivée de l’AFC/M23 reste très discutable. Sur le terrain, l’insécurité et le contrôle des ressources contredisent cette idée. Il est difficile d’imaginer une paix durable lorsque l’un des principaux acteurs semble plus préoccupé par le contrôle des richesses que par le bien-être des populations locales.

La rhétorique de Kagame, chargée de critiques et d’accusations, paraît viser surtout à justifier ses actions plutôt qu’à établir un dialogue constructif. En se présentant comme victime, il cherche à détourner l’attention des responsabilités partagées dans le conflit. Ce comportement tend à envenimer les tensions et rend toute résolution pacifique encore plus difficile.

Les accusations répétées de Kagame sur les FDLR sont souvent utilisées pour justifier des interventions militaires. Pourtant, le silence sur les causes réelles de la crise humanitaire et sur les responsabilités des différents acteurs, y compris des puissances occidentales, révèle une volonté de masquer les véritables enjeux. La communauté internationale doit prendre conscience de ces dynamiques pour éviter de se laisser piéger par une rhétorique simpliste.

Les déclarations de Paul Kagame illustrent une volonté de maintenir un rapport de force plutôt que de favoriser un dialogue sincère. Ses accusations contre les autorités congolaises et l’absence de propositions concrètes interrogent sur son engagement envers la paix. La situation exige une approche collaborative, mais la rhétorique actuelle semble plutôt alimenter le conflit. La communauté internationale doit exiger des actions concrètes et les citoyens s’impliquer pour soutenir un véritable processus de paix en RDC.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 17/12/2025

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