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L’intervention d’Ousmane Sonko sur la justice suscite de vives réactions au sein de la classe politique sénégalaise. Me Mame Adama Gueye, ancien bâtonnier et personnalité respectée du barreau, a exprimé son désaccord à l’égard des propos du Premier ministre, les qualifiant de « malheureux » et « déraisonnables ». Ce positionnement semble davantage préoccupé par l’image de la justice que par son efficacité réelle, ce qui pourrait renforcer le mécontentement populaire.
Récemment, lors d’un Téra-meeting, le Premier ministre a appelé à « nettoyer » l’appareil judiciaire, une déclaration qui a provoqué un tollé. Dans un climat où la confiance envers les institutions judiciaires est déjà fragilisée, les propos du chef du gouvernement risquent d’aggraver la situation. Me Gueye, en tant qu’avocat de renom, apporte un éclairage critique sur cette question, soulevant des enjeux importants quant à la séparation des pouvoirs et à l’intégrité de la justice.
Me Mame Adama Gueye, invité sur Sud FM, a fermement critiqué l’attaque du Premier ministre contre certains magistrats, arguant que cela expose l’ensemble de l’institution judiciaire à la vindicte populaire. Il a souligné que, même si des dysfonctionnements existent, il est inacceptable de s’en prendre à la justice de cette manière. En effet, ce type de discours peut être comparé à un médecin qui, face à une maladie, blâme l’hôpital plutôt que de s’attaquer aux causes profondes du mal. Cette approche peut créer une perception erronée de la justice, la présentant comme un bouc émissaire plutôt que comme un système à réformer.
Les déclarations de Me Gueye mettent en lumière un point important : la séparation des pouvoirs est essentielle pour garantir l’indépendance de la justice. En s’attaquant à l’institution judiciaire, le gouvernement risque de miner cette indépendance, ce qui pourrait entraîner une perte de confiance encore plus grande de la part du public. En effet, un système judiciaire affaibli ne pourra pas répondre aux attentes des citoyens, et sa crédibilité sera irrémédiablement compromise. En d’autres termes, blâmer la justice sans proposer de réelles solutions est comme essayer de réparer une voiture en remplaçant simplement le volant sans s’occuper du moteur.
En qualifiant les propos du Premier ministre de « malheureux », Me Gueye semble plus préoccupé par l’image que la justice renvoie que par son efficacité concrète. Cette attitude pourrait renforcer le sentiment de mécontentement populaire, car les citoyens attendent des actions tangibles et non de simples discours. Les réformes annoncées, si elles ne sont pas accompagnées d’une volonté réelle de changement, risquent de ne servir qu’à embellir une façade sans véritable substance.
Des études récentes montrent que la perception de la justice par le public est essentielle pour le bon fonctionnement d’un État de droit. Lorsque les citoyens estiment que la justice est manipulée par le pouvoir exécutif, cela entraîne un désengagement civique et un manque de confiance dans les institutions. Par ailleurs, les mises en détention jugées « discutables » par Me Gueye, notamment celles liées à des délits d’opinion, illustrent une tendance inquiétante à restreindre la liberté d’expression, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la démocratie.
Les propos du Premier ministre, jugés « malheureux » par Me Gueye, révèlent une inquiétante tendance à sacrifier l’indépendance de la justice sur l’autel de l’image. En se concentrant sur la perception plutôt que sur des réformes substantielles, le gouvernement risque d’aggraver le mécontentement populaire. Il est impératif que les autorités prennent conscience de l’importance d’une justice forte et indépendante pour la stabilité du pays.
Les citoyens doivent s’engager activement pour défendre l’intégrité de la justice et exiger des réformes concrètes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Aladji D.
Mis en ligne : 17/12/2025
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