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Dans un contexte de tensions croissantes sur les campus universitaires, la députée Mame Bousso, membre du parti Pastef, a récemment provoqué un tollé en appelant à une réforme radicale du système des bourses au Sénégal. Son discours, qui semble déconnecté des réalités vécues par les étudiants, mérite une critique acerbe. En effet, ses propos traduisent une insensibilité inquiétante face aux défis quotidiens auxquels font face de nombreux jeunes Sénégalais.
Actuellement, les universités sénégalaises sont secouées par des grèves répétées, les étudiants exigeant le paiement de leurs bourses, essentielles pour leur survie. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Daouda Ngom, continue d’affirmer qu’il n’y a pas de retard dans le versement des aides financières, malgré les nombreuses revendications. Dans ce climat de mécontentement, Mame Bousso s’est exprimée en faveur d’une réforme qui, selon elle, devrait se concentrer sur l’attribution des bourses uniquement aux étudiants les plus méritants.
L’argumentation de Mame Bousso repose sur une vision simpliste et élitiste du système éducatif. En déclarant que « la vérité est parfois difficile à entendre », elle semble ignorer que pour de nombreux étudiants, la bourse représente non seulement un soutien financier, mais aussi une bouée de sauvetage dans un océan d’incertitudes. Comparer cette situation à celle d’un navire en mer, où seuls quelques passagers seraient sauvés, est révélateur de son manque d’empathie. La députée souligne que le nombre d’étudiants boursiers a explosé, passant de 30 000 en 2000 à plus de 100 000 en 2025, mais elle oublie de mentionner que cette augmentation est le reflet d’une demande croissante face à une réalité économique difficile.
Les propos de Mame Bousso révèlent une vision déformée de la réalité étudiante. En réservant les bourses aux « meilleurs », elle semble ignorer que la plupart des étudiants luttent pour faire face aux coûts de la vie, souvent en jonglant avec des emplois précaires. Un tel manque de compassion est inacceptable dans un pays où l’éducation est censée être un droit fondamental.
L’initiative de Mame Bousso, loin d’être une solution, constitue une attaque directe contre l’accès à l’éducation pour tous. En prônant une sélection basée sur le mérite, elle laisse de côté les réalités sociales et économiques qui touchent la majorité des étudiants. Son discours, qui pourrait passer pour un appel à l’excellence, est en réalité une façon de justifier une inégalité déjà bien ancrée dans le système éducatif sénégalais.
Il faut rappeler que le budget du ministère de l’Enseignement supérieur pour 2026 est de 316 milliards FCFA, dont 97 milliards sont alloués aux bourses. Ces chiffres montrent que, loin d’être un fardeau, les bourses représentent un investissement dans l’avenir du pays. En coupant les aides aux plus vulnérables, Mame Bousso ne fait pas que nuire aux étudiants, mais également à l’avenir du Sénégal.
Les récentes déclarations de Mame Bousso sur le système des bourses témoignent d’un manque d’empathie flagrant envers les étudiants sénégalais. En prônant une réforme qui privilégie l’élite, elle ignore les réalités difficiles que vivent des milliers de jeunes. Il est impératif que les décideurs politiques prennent conscience de l’importance de soutenir tous les étudiants, et non pas seulement ceux jugés « méritants ».
Les étudiants, les parents et tous les citoyens doivent se mobiliser pour défendre un système éducatif inclusif et équitable. Ne laissons pas des voix déconnectées décider de notre avenir ! Engageons-nous ensemble pour faire entendre nos revendications et garantir un accès à l’éducation pour tous.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 19/12/2025
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